Des députés européens se lèvent contre le passe sanitaire : "ces sujets doivent être apartisans"
Dans la continuité de notre entretien au Parlement européen de Bruxelles avec les députées Virginie Joron et Francesca Donato, nous avons interviewé dans leur bureau quatre autres députés européens expliquant leur position sur le passe sanitaire.
Version courte de nos entretiens [versions complètes ci-après]
Ils reviennent sur les dysfonctionnements de l’institution. Le Parlement européen est-il simplement une chambre d’enregistrement des propositions de la Commission ? Il faut rappeler que les députés n’ont pas l’initiative législative, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent proposer eux-mêmes des lois à l’Assemblée. Depuis peu, ces législateurs comme les salariés de l’institution, doivent présenter un passe sanitaire pour continuer à travailler.
Robert Roos, député européen hollandais, membre du parti JA21 : « il y a quelques personnes du bureau du Parlement européen qui décident qu’on peut exclure des représentants de cette institution. Qui sont-ils pour exclure des députés ? Car ils ne sont pas mon employeur. Pour moi, c’est fou, parce que si ces gens ne donnent accès au Parlement qu’à des personnes partageant les mêmes idées, alors c’est une situation dangereuse et nous risquons de ne plus avoir de démocratie. »
Voir aussi : Parlement européen : "La moitié des contrats avec Pfizer sont caviardés"
Les partis minoritaires à l’Assemblée européenne se retrouvent quasiment seuls à dénoncer le passe sanitaire ; Anne-Sophie Pelletier, de la France insoumise, confirme de la même manière que Virginie Joron avec le Rassemblement national, que l’opposition n’est pas écoutée et que les dossiers finissent dans la corbeille.
Pour Hervé Juvin, membre du groupe Identité et Démocratie (ID), les lois sur le passe sanitaire font partie d’un ensemble d’outils ouvrant la voie à davantage de contrôle social. La différence avec les politiques passées est que « si la volonté de contrôle social a toujours existé, elle manquait auparavant de moyens. Qu’est-ce qui manquait aux régimes qui prônait le contrôle des vies ? C’est le numérique. Avec le QR code, on a accès à toutes les informations d’un seul scan, les conditions de contrôle social sont aujourd’hui réunies. »
Un point de vue d'Allemagne : le député européen Nicolaus Fest, membre d’AFD, tente de comprendre pourquoi plus de gens ne s’opposent pas au passe sanitaire : « je pense qu’ils ont tous honte de leurs anciennes décisions. Et donc, il est très difficile maintenant pour la majorité du Parlement de dire, oui, ils ont commis une erreur. Ils ont peur d’admettre que la première décision était un échec. »
Entretien avec Anne-Sophie Pelletier, députée européenne.
Entretien avec Robert Roos (Pays-Bas), député européen.
Entretien avec Hervé Juvin, député européen.
Entretien avec Nicolaus Fest (Allemagne), député européen.
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