"On est passé par des sales boulots pour arriver à des métiers plus humains aujourd'hui" Nicolas Méra
Écrivain et historien, Nicolas Méra nous parle dans ce "Pause" des tâches et métiers du passé les plus ingrats, les plus hors du commun, les plus mortifiants, qui ont été rassemblés dans son ouvrage “Petit dictionnaire des sales boulots”, paru aux éditions Vendémiaire en novembre dernier. Plus de 70 métiers “méconnus”, “dangereux”, "grotesques” ou “avilissants” répertoriés et "consignés" dans ce livre pour rendre hommage à “ces personnages en arrière-plan, sur lesquels les biographies et les livres d’Histoire ne s’arrêtent jamais”.
Depuis le voleur de cadavres, grâce à qui des apprentis chirurgiens ont perfectionné leurs connaissances de l’anatomie pour faire “avancer la science”, jusqu'à l’arracheur de dents, dont le “métier est devenu plus humain”, “tous ces sales boulots étaient nécessaires”, explique Nicolas Méra, dont l'ouvrage met le doigt sur “l’illégalité” de ces professions qui ont permis les progrès au fil des âges. “Il a fallu se salir les mains, repousser des interdictions religieuses, sociales, morales pour comprendre les limites d’une discipline particulière”.
Dans son livre, notre invité s'interroge également sur la notion de “pénibilité du travail” entre passé et présent. “Au Moyen Âge, la fatigue était très valorisée (...) c’était une notion extrêmement brutale. La retraite signifiait être suffisamment crevé pour ne plus pouvoir exécuter son métier et mourir dans l’indifférence”. Existent-ils des “sales boulots” de nos jours ? Peut-on s’attendre à ce que le métier de cadre, très valorisé, soit un jour considéré comme un “sale boulot” ? Peut-être, selon Nicolas Méra, qui constate “un phénomène sur le marché du travail”, à savoir la “recherche davantage d’épanouissement, quitte à changer de branche, quitte à démissionner spontanément”.
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