Au Parlement européen, Zelensky remercie l'UE pour son "aide inflexible" mais réclame davantage d'aide militaire
REPORTAGE - Sous les acclamations, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a bouclé jeudi une visite européenne à Bruxelles au cours de laquelle il a réclamé des réponses concrètes à sa demande d'avions de combat et réitéré son souhait d'intégrer l'Union.
Dans la matinée, Volodymyr Zelensky a été accueilli par les eurodéputés qui lui ont réservé une ovation debout. La main sur le cœur, il a écouté l'hymne ukrainien aux côtés de la présidente du Parlement, Roberta Metsola, qui a salué "une journée historique pour l'Europe".
"Désormais, les États doivent envisager, rapidement, comme prochaine étape, de fournir les systèmes à longue portée et les jets dont vous avez besoin pour protéger la liberté que trop de gens prenaient pour acquise", a souligné la dirigeante devant le président ukrainien.
Dans une déclaration commune, les présidents des différents groupes politiques au Parlement européen ont appelé les Vingt-Sept "à accroître et à accélérer leur assistance militaire, à fournir le matériel militaire et les systèmes de défense nécessaires et à former les forces ukrainiennes".
Néanmoins, les Européens ont pour l'heure refusé d'accéder à la demande l'Ukraine portant sur les aéronefs. Zelensky a toutefois évoqué "des signaux positifs". "Nous voulons obtenir ces avions dont nous avons besoin et il y a des accords qui (...) ne sont pas publics", a-t-il assuré au cours d'une conférence de presse, sans plus de précisions.
"Je ne peux tout simplement pas rentrer à la maison sans résultats", a martelé le dirigeant ukrainien, qui a eu une série d'entretiens avec les États membres répartis par groupes.
Après plus de huit heures passées au sein des institutions européennes, il a quitté le sommet en début de soirée pour le palais royal, où il a été reçu par le roi des Belges, Philippe.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que les Vingt-Sept étaient "convaincus de l'urgence" d'agir face aux avancées de l'armée russe, un an après le début de l'offensive russe en Ukraine, mais n'a pas parlé d'avions.
"Nous ne défendons pas que notre territoire, nous défendons notre maison européenne", a plaidé Volodymyr Zelensky qui a remercié les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'UE de leur "soutien sans faille".
Ces derniers l'ont applaudi lors de la traditionnelle photo de famille, à l'exception du Hongrois Viktor Orban, qui entretient une position plus ambigüe sur la guerre en Ukraine. "À la place d'un applaudissement, une poignée de mains", a tweeté dans la soirée le directeur politique du Premier ministre nationaliste, photo à l'appui.
L'Union européenne et ses Etats membres évaluent à "au moins" 67 milliards d'euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le début du conflit le 24 février 2022.
Le président ukrainien a par ailleurs réitéré à Bruxelles le souhait que son pays, qui a obtenu en juin le statut de candidat à l'UE, puisse entamer des négociations d'adhésion cette année.
Charles Michel et Ursula von der Leyen ont souligné les progrès "impressionnants" de l'Ukraine dans la mise en œuvre de réformes, tout en reconnaissant que la route vers l'intégration serait longue et difficile.
M. Zelensky avait entamé mercredi sa mini-tournée européenne, son deuxième déplacement à l'étranger depuis le déclenchement de la guerre il y a presque un an. Il s'était rendu aux États-Unis en décembre.
Reçu à Londres mercredi par le Premier ministre Rishi Sunak et le roi Charles III, le président ukrainien avait été ensuite accueilli à Paris par son homologue français Emmanuel Macron en présence du chancelier allemand Olaf Scholz pour un dîner tardif à l'Élysée, qui ont pour l'instant temporisé sur les avions.
Des avions de chasse réclamés par l'Ukraine ne pourront "en aucun cas" être livrés "dans les semaines qui viennent", a affirmé M. Macron devant la presse dans la nuit de jeudi à vendredi, assurant privilégier des armes "plus utiles" et "plus rapides".
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