Chômage : Pôle emploi publie ses chiffres d'octobre avant la fin des statistiques mensuelles

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Par AFP
Publié le 24 novembre 2017 - 07:50
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Une file d'attente à Pole Emploi.
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©Philippe Huguen/AFP
Le gouvernement publie vendredi le nombre de chômeurs inscrits fin octobre sur les listes de Pôle emploi.
©Philippe Huguen/AFP

Les chiffres de Pôle emploi peinent toujours à dessiner une tendance claire sur le front du chômage, confirmant leur réputation de forte volatilité à laquelle le gouvernement veut mettre fin, en rompant en 2018 avec cette grand-messe mensuelle.

Après une forte baisse en septembre, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi est reparti en légère hausse en octobre (+8.000, +0,2%), pour s'établir à 3,48 millions de personnes en métropole, a annoncé vendredi le ministère du Travail.

Depuis le début de l'année, l'indicateur de Pôle emploi a alterné six mois de hausse et quatre mois de baisse, témoignant d'une volatilité qui lui vaut de fortes réserves des économistes et statisticiens. Pour contourner ce phénomène, le ministère recommande de "toujours privilégier les évolutions en tendance plutôt qu'au mois le mois".

Mais ce n'est pas suffisant pour dégager une tendance. Le nombre de chômeurs (catégorie A, sans activité) est en baisse de 1,0% sur trois mois, en hausse de 0,5% depuis début 2017 et quasi-stable sur un an (+0,2%).

La tendance est d'autant plus difficile à interpréter que la hausse du chômage d'octobre coïncide avec une baisse en miroir (-7.900, -0,4%) du nombre de demandeurs d'emploi ayant exercé une activité au cours du mois. Résultat: avec ou sans activité, le nombre d'inscrits à Pôle emploi tenus de rechercher un emploi s'est stabilisé en octobre (+100, +0,0%), à 5,62 millions.

Les tendances sont identiques en incluant l'outre-mer. En France entière, Pôle emploi a comptabilisé fin octobre 5,92 millions de demandeurs d'emploi (stable), dont 3,74 millions de chômeurs (+0,2%).

Pour remédier aux fortes fluctuations de l'indicateur, le gouvernement a décidé de changer sa périodicité. Il passera en 2018 d'un rythme mensuel à trimestriel. La Dares, service des statistiques du ministère du Travail, publiera, tous les trois mois, le nombre moyen de demandeurs d'emploi sur le trimestre.

- Amélioration dans 'deux ans' -

La nouvelle mouture vise à "mettre davantage l'accent sur l'évolution tendancielle plutôt qu'au mois le mois", explique la Dares, qui "considère que les évolutions mensuelles ne sont pas significatives, n'ont pas beaucoup de sens". Illustration: en 2016, le nombre de chômeurs en catégorie A (sans activité) avait déjà joué au yo-yo (cinq hausses et sept baisses). Si la publication avait reposé sur des moyennes trimestrielles, la lecture aurait été plus aisée, avec quatre trimestres orientés à la baisse, révélateurs d'une tendance.

Depuis sa nomination en mai, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait préfiguré cette évolution, en refusant, contrairement à ses prédécesseurs, de réagir aux chiffres mensuels, estimant qu'ils "ne reflétaient pas bien l'évolution du marché du travail". Elle n'a pas dérogé à la règle pour les chiffres d'octobre.

Force ouvrière, de son côté, a regretté dans un communiqué que "le chômage et la précarité de l'emploi ne faiblissent pas", jugeant "plus que jamais nécessaire de protéger les demandeurs d'emploi et sécuriser les trajets professionnels".

Côté gouvernement, on préfère le taux de chômage mesuré par l'Insee, seul indicateur du chômage reconnu à l'international. Cet autre thermomètre, qui a augmenté de 0,2 point au 3e trimestre, diverge souvent des chiffres de Pôle emploi. Ce phénomène, source de confusion, est dû au fait que les deux indicateurs ne mesurent pas le chômage de la même manière: l'Insee réalise une enquête auprès de 110.000 personnes, tandis que Pôle emploi publie le nombre de personnes inscrites sur ses listes.

Selon l'Institut national de la statistique, 9,4% de la population active est au chômage en métropole, 9,7% en France entière.

Le gouvernement souhaite, conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, descendre à 7% de chômage d'ici à 2022.

Le président a assuré à la mi-octobre que "la plénitude des réformes" et leur impact sur le chômage seraient visibles "dans un an et demi, deux ans". Son ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a lui légèrement repoussé l'échéance, tablant récemment sur une "amélioration en profondeur de l'emploi" d'ici "au moins deux ans".

Le gouvernement compte notamment sur les effets de la réforme du Code du travail, entrée en vigueur fin septembre, et des réformes à venir de l'assurance chômage et de la formation professionnelle.

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