Face à la faiblesse des cours des céréales, InVivo poursuit sa mue

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Par AFP
Publié le 19 décembre 2017 - 19:57
Moisson le 5 juillet 2017 près de Monthodon (Indre-et-Loire)

Le premier groupe agricole coopératif français InVivo, qui a annoncé mardi un net recul (-14%) de ses ventes sur son exercice décalé 2016-2017, conséquence de la terrible moisson française l'an passé, veut conforter une rentabilité en hausse.

"On est sur un marché qui n'est pas spéculatif sur les céréales", a déclaré Thierry Blandinières, directeur général d'InVivo, qui a rappelé que les cours, notamment du blé, étaient déprimés depuis plusieurs années, et y voit plus que jamais un motif de poursuivre son plan de diversification lancé en 2014.

S'il estime possible "une petite bulle de remontée des prix" au cas où l'Australie ferait défaut cette année, en raison des problèmes climatiques qui ont touché ses cultures, "à l'horizon deux trois ans, je vois vraiment un statu quo" sur les prix des céréales, explique-t-il.

Le chiffre d'affaires s'élève sur l'exercice clos au 30 juin dernier à 5,5 milliards d'euros contre 6,4 milliards l'an dernier, un recul imputable essentiellement à InVivo Trading (vente de céréales) en recul de 38,9% à 1,65 milliard d'euros, qui a subi de plein fouet les conséquences des intempéries en France durant le printemps et l'été 2016.

L'activité semences et produits phyto a également pâti de ce contexte difficile, reculant de 3,9% à 1,51 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

A l'inverse, la branche nutrition et santé animale connaît une croissance de ses ventes de 10,8% à 1,7 milliard d'euros et l'activité de la branche "retail" (jardineries) croît de 6,1% à 576 millions d'euros. Cette hausse ne tient pas compte du récent rapprochement avec le concurrent Jardiland. Enfin, InVivo Wine croît de 31,1% à 37 millions d'euros de chiffre d'affaires.

- 'Basculement du modèle économique' -

Le bénéfice net est en recul par rapport à l'an dernier à 34 millions d'euros, "mais en hausse hors événements exceptionnels" comme la vente du siège du groupe lors de l'exercice précédent, souligne M. Blandinières.

D'une manière globale, la rentabilité du groupe est en hausse, l'Ebitda (excédent brut d'exploitation) s'élevant, après distribution des ristournes aux coopératives, à 133 millions d'euros contre 116 millions l'année précédente.

Cette performance s'explique par un "meilleur mix d'activités", selon le directeur général Thierry Blandinières, soit la montée en puissance d'activités à plus forte valeur ajoutée que les céréales.

Une tendance que souhaite accentuer la direction du groupe dans les années à venir, pour achever un "basculement du modèle économique".

Neovia, filiale santé et nutrition animale, "a poursuivi sa croissance, avec une douzaine d'acquisitions significatives en France et à l'international", selon M. Blandinières, qui espère faire passer le chiffre d'affaires de cette branche à 2,5 milliards à l'horizon 2020.

Même volonté de faire monter en puissance le pôle Bioline, anciennement filiale de bioncontrôle (alternatives naturelles aux pesticides) rachetée au géant Syngenta et qui regroupe désormais les activités de semences, de produits phytosanitaires, d'agriculture numérique et de conseil agricole.

Dans cette optique, le groupe entend lever 50 millions d'euros dans les prochains mois auprès d'investisseurs et 50 autres millions d'euros dans un deuxième temps.

La filiale vin, qui avec les dernières acquisitions réalisées, notamment le distributeur néerlandais Baarsma, représente potentiellement un chiffre d'affaires de 280 millions d'euros, doit passer à 500 millions d'euros d'ici 2020, selon M. Blandinières.

Globalement, le groupe souhaite porter ses ventes à 7 milliards d'euros, en maintenant son activité négoce de céréales aux alentours de 2,2 milliards, soit le niveau de l'exercice précédent.

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