Telecom Italia : Vivendi est "un très mauvais actionnaire", selon Calenda (Rome)

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Par AFP - Milan
Publié le 16 avril 2018 - 13:04
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Vivendi a été "un très mauvais actionnaire" pour Telecom Italia (Tim), affirme lundi le ministre italien du Développement économique
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Vivendi a été "un très mauvais actionnaire" pour Telecom Italia (Tim), affirme lundi le ministre italien du Développement économique
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Le groupe français Vivendi a été "un très mauvais actionnaire" pour Telecom Italia (Tim), a affirmé lundi le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, dans un entretien au quotidien La Repubblica.

"La CDP (Caisse italienne des dépôts, NDLR) est intervenue pour soutenir un projet visant à transformer Tim en une +public company+ (société anonyme) et séparer le réseau, non pour prendre le contrôle de l'entreprise", a répondu le ministre, interrogée sur la raison de l'entrée de la CDP au capital de Tim.

La CDP a annoncé le 5 avril son entrée "progressive" dans le capital de Tim à hauteur maximale de 5%. A la date du 11 avril, elle en détenait 4,262%.

Cette intervention est survenue en pleine bataille entre Vivendi et le fonds américain Elliott au sujet de la stratégie à adopter pour l'opérateur italien.

"Vivendi a été un très mauvais actionnaire et l'Italie a besoin d'un réseau unique fort, capable de mobiliser des investissements", a jugé lundi le ministre Calenda.

"Je suis favorable aux investissements étrangers, mais cela ne veut pas dire rester inerte quand ils (veulent) détruire la valeur plutôt que la créer, surtout quand, en jeu, il y a un intérêt national", a-t-il ajouté.

Il a précisé que la CDP aurait une présence dans le réseau, mais "pas nécessairement le contrôle". "Le réseau téléphonique devra être comme celui du gaz, de l'électricité ou de l'eau, cela sera une garantie pour tous les opérateurs", a-t-il précisé.

Les rapports entre le gouvernement italien et Tim s'étaient tendus l'an passé, en raison de l'attitude de son premier actionnaire Vivendi, mais la situation s'était apaisée ces derniers mois avec la nomination comme directeur général d'Amos Genish, apprécié de Rome, et la décision de Tim de séparer le réseau.

Mais ces dernières semaines, le fonds américain Elliott est entré au capital de Tim et a lancé une offensive en dénonçant la "mauvaise gestion" de Vivendi, qui contrôle 23,9% du capital, une position qui est donc également partagée par le gouvernement italien.

Elliott, qui détient lui 8,8% (et une participation potentielle de 13,7%), réclame le remplacement, lors de l'AG du 24 avril, de six membres du conseil d'administration par des personnalités italiennes connues du monde des affaires.

Dans ce bras de fer, Vivendi a opté pour des démissions en masse afin de provoquer une autre AG le 4 mai destinée à désigner l'ensemble des administrateurs.

Mais malgré cette décision, les commissaires aux comptes de Tim ont inscrit la proposition d'Elliott à l'ordre du jour de l'AG d'avril, décision contre laquelle Tim et Vivendi ont déposé un recours en référé.

Les influentes sociétés de conseil Glass Lewis, ISS et Frontis ont recommandé aux actionnaires de voter pour le fonds américain. La CDP et le grand gestionnaire d'actifs américain Blackrock (4,977% du capital) devraient lui apporter leur soutien.

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