10 ans de prison requis contre "l'acteur principal" d'un réseau de faux-monnayeurs

Une peine de 10 ans de prison a été requise mardi devant le tribunal correctionnel de Marseille contre un informaticien de 44 ans qualifié d'"acteur principal" d'un réseau de faux billets, découvert après la saisie de 892.000 euros de fausses coupures.

Décrivant une "fabrique de billets en très grande quantité", la représentante du parquet, Magali Raffaele, a estimé qu'"Ali Beldjouheur a participé à la confection de ces billets", décrivant l'informaticien comme "l'acteur principal de l'association de malfaiteurs" et "la personne capable techniquement de concevoir l'ensemble de la chaîne".

Le réseau de fabrication de fausse monnaie a été mis au jour grâce à une dénonciation anonyme en juillet 2014. La surveillance mise en place par les gendarmes a conduit à la découverte, en décembre, dans un appartement du 14e arrondissement de Marseille, d'un d'atelier de production de fausses coupures avec six ordinateurs et six imprimantes.

Les gendarmes ont également mis la main sur des faux billets de 50 euros représentant quelque 892.000 euros, un matériel d'impression très sophistiqué et 2.000 feuilles d'un papier importé de Chine.

Pour justifier les très nombreuses traces ADN laissées sur le matériel informatique saisi dans l'appartement, M. Beldjouheur a d'abord expliqué être intervenu comme technicien pour paramétrer les différentes machines destinées, selon lui, à l'impression de flyers.

Il a changé légèrement de version, à la dernière minute, à l'audience, expliquant avoir été au courant, en décembre, de la fabrication de faux billets de "qualité très médiocre", dont le commanditaire était un certain "Charles".

"Dix ans c'est disproportionné au regard des faits qui lui sont reprochés, ça correspond à des peines de crime de sang", a plaidé son avocate, Me Sondra Tabarki, qui a demandé une dispense de peine pour son client.

L'enquête a également mené vers un complice, Hakim Mlili, 47 ans, un chauffeur livreur marseillais déjà condamné dans des affaires de stupéfiants, et deux Corses, en contact régulier avec les faussaires présumés: Guy Perfetti, 50 ans, gérant d'un bar à Bastia, et Jules-André Albertini, 35 ans, neveu d'Ange-Toussaint Federici, figure du grand banditisme corse.

En raison de son absence au procès pour hospitalisation, aucune peine n'a été requise contre Haki Mlili. Le tribunal a décidé de disjoindre son cas, renvoyant sa comparution au 5 février 2018.

Le parquet a par ailleurs réclamé 5 ans d'emprisonnement à l'encontre de Guy Perfetti et 5 ans également à l'encontre de Jules-André Albertini.

Une peine de 6 ans et un mandat d'arrêt ont été demandés à l'encontre d'un cinquième complice, absent au procès.

Le tribunal rendra son jugement jeudi 26 octobre.