Alpes : plus de 2.000 manifestants pour défendre la saison de ski

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Par AFP - Bourg-Saint-Maurice
Publié le 02 décembre 2020 - 15:49
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Manifestation pour l'ouverture des stations de ski à Noël, le 2 décembre 2020 à Bourg-Saint-Maurice (Savoie)
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© OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Manifestation pour l'ouverture des stations de ski à Noël, le 2 décembre 2020 à Bourg-Saint-Maurice (Savoie)
© OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Plus de 2.000 personnes, représentant tout l'écosystème montagnard, ont réclamé mercredi à Bourg-Saint-Maurice (Savoie) et Bourg d'Oisans (Isère) le droit de travailler dès la période de Noël en dépit du veto gouvernemental.

Plus de 600 personnes, massées devant la gare de Bourg-Saint-Maurice - symbole des équipements publics nécessaires à la vie des vallées -, ont brandi des coeurs rouges brisés pour exprimer "le sentiment de ne pas être écoutés", a expliqué Jean-Luc Boch, maire de La Plagne et président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM).

Les habitants des communes-stations de la vallée de la Haute-Tarentaise avaient fait le déplacement: Sainte-Foix Tarentaise, Val d'Isère, Tignes... Au total, quelque 16.000 habitants à l'année.

"Notre activité économique dépend en grande partie du tourisme et là on ressent comme une injustice d'avoir été les seuls mis de côté pour la reprise de mi-décembre", a confié Guillaume Desrues, maire de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs.

Une fréquentation sans ski comme le préconise le Premier ministre ? "On ne sait même pas ce que l'on a droit de faire! Pourra-t-on ouvrir le domaine skiable même sans remontées pour de la luge ou des raquettes ?", s'interroge M. Desrues qui réclame "des règles claires et une date fixe pour les remontées mécaniques".

Moniteur de ski indépendant, Dominique Pistre avait 14 jours d'engagement avec des clients français pour les vacances, qui ont annulé après les dernières annonces du gouvernement d'un Noël sans ski.

"Je suis inquiet. Si je ne skie pas à Noël, je suis à découvert le mois prochain et on ne sait même pas quand on va pouvoir travailler", a dénoncé le sexagénaire à l'AFP, après que la fanfare locale a entamé "Bella ciao" puis "la Marseillaise".

A côté de lui, cinq copains de 18 à 20 ans, qui comptaient se lancer dans la vie active. Pour Baptiste, Adrien, Tom, Léo et Ilan, la saison est bouchée. Leurs contrats de déneigeurs, d'employés de remontées mécanique, d'employés en restauration ou de formation de monitorat de ski sont tous gelés. "Va falloir qu'on se forme à autre chose, les gars !".

"Nous appelons à l'ouverture des remontées mécaniques", a lancé Christophe Arpin, au nom des magasins de sports, faisant part d'un "sentiment d'injustice". "Des ouvertures de magasin sans location de skis, ce sont des embauches reportées, des commandes différées, c'est une bombe à retardement aussi chez nos fournisseurs", a-t-il fait valoir.

Une manifestation similaire s'est tenue au même moment à Bourg d'Oisans (Isère), sur les mêmes revendications pour les stations du département voisin et de ses massifs de l'Oisans, de Belledonne, du Vercors et de la Chartreuse. Elle a réuni 1.200 personnes, selon la préfecture.

Guy Verney, président de la communauté de communes de l'Oisans, a annoncé lui 1.500 personnes: tous les élus du conseil communautaire, tous les directeurs des stations des 2 Alpes, Alpe d'Huez, Vaujany, Auris, Oz, Villard-Reculas, les directeurs d'écoles de ski, des commerçants, des saisonniers, etc.

"Il faut tenir compte de l'impact économique sur tout le territoire puisque 5.000 salariés sont hébergés dans les vallées, les petits villages, et permettent de maintenir une vie locale et des écoles ouvertes", a souligné M. Verney.

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