Angélique : une marche blanche rassemble 3.300 personnes

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Par Baptiste BECQUART - Wambrechies (France) (AFP)
Publié le 01 mai 2018 - 18:32
Mis à jour le 02 mai 2018 - 00:58
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Des fleurs, des bougies et des messages de condoléances à un mémorial improvisé pour Angélique, 13 ans, le 29 avril 2018 à Wambrechies, dans le Nord
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP
Quelque 3.300 personnes ont défilé dans le recueillement mardi après-midi à Wambrechies (Nord) pour la marche blanche en hommage à Angélique.
© PHILIPPE HUGUEN / AFP

Quelque 3.300 personnes ont défilé dans le recueillement mardi après-midi à Wambrechies (Nord) pour la marche blanche en hommage à Angélique, 13 ans, violée et tuée mercredi.

Alors que David Ramault, 45 ans, qui a avoué le crime, a été écroué dans la nuit de lundi à mardi pour séquestration, viol et meurtre sur mineur de moins de 15 ans, sa compagne a porté plainte mardi midi pour des dégradations sur sa maison. En effet, selon son avocat Me Hervé Corbanesi, qui a confirmé une information de BFMTV, des vitres ont été brisées.

La marche blanche, démarrée à 14H00, a rassemblé 3.300 personnes, selon la préfecture du Nord.

Certaines personnes portaient des roses blanches, d'autres êtaient vêtues de blanc. Toutes se recueillaient dans un silence à peine troublé par les murmures.

"Nous vous remercions d'avoir répondu si nombreux pour soutenir la famille d'Angélique dans la dignité", a déclaré au micro, sur le perron de l'hôtel de ville, le premier adjoint au maire de Wambrechies, Michel Sas.

Le cortège s'est arrêté au square où Angélique a été enlevée, mercredi, et où un mémorial a été dressé.

La foule s'est massée contre la grille verte séparant le jardin d'un terrain de football pour suivre le discours au micro d'une soeur d'Angélique. "Nos coeurs sont brisés, nos têtes sont remplies de questions, nous allons traverser des épreuves difficiles mais nous nous battrons pour Angélique", a-t-elle dit, entourée de sa famille visiblement émue.

Un lâcher de ballons, à l'occasion duquel la foule a lancé à l'unisson "Je t'aime Angélique", a ensuite eu lieu.

"Je ressens de la haine", a témoigné auprès de l'AFP durant la marche Cécilia, mère au foyer de 28 ans, accompagnée de ses enfants. "On connaît la famille. C'est dégoûtant, on ne comprend pas comment après tout ce qu'il a fait il puisse être dehors".

David Ramault avait été condamné en 1996 pour "viol avec arme", "attentats à la pudeur aggravés" et "vol avec violence", et était inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS).

"La justice a fait son travail... mais faut-il être encore plus vigilant?", s'est interrogé Alain Mazereeuw, adjoint au maire de Lambersart, commune voisine.

"Quand on sait qu'il (le suspect) avait une famille... Peut-être qu'il est malade, qu'il a des pulsions, mais il a aussi du discernement car il a cotoyé ses enfants pendant des années", a lâché Katia, 47 ans, téléconseillère.

- "Détails sordides" -

Le corps d'Angélique a été retrouvé dimanche peu avant 02H00 à la suite des indications de David Ramault, en garde à vue depuis samedi soir.

Son avocat a souligné qu'il regrettait son crime, parlant d'"un homme complètement effondré, hagard, abasourdi, en larmes", lors de leur rencontre lundi.

Dans des lettres écrites après son crime et adressées à sa famille, "il parle de troubles, de pulsions, de choses de sa vie qui sont en désordre", selon le procureur de la République de Lille, Thierry Pocquet du Haut-Jussé.

La marche s'est déroulée au lendemain du récit glaçant et détaillé du crime par le procureur, raconté aux enquêteurs par David Ramault.

Mercredi, ce père de deux enfants, chauffeur de bus chez Transpole, la société de transports en commun lillois, passe devant un jardin à Wambrechies où se trouve Angélique.

Il prétexte avoir des objets à lui donner pour ses parents et la jeune fille, qui connaît cet ancien voisin, le suit chez lui, à quelques centaines de mètres.

David Ramault lui pose des questions de plus en plus intimes, et empêche la jeune fille de partir. Il s'enferme avec elle dans les toilettes et la viole avant de l'étrangler avec son propre pantalon. Il cache ensuite son corps dans un bois de Quesnoy-sur-Deûle, commune voisine de Wambrechies.

Me Eric Demey a regretté auprès de l'AFP que "l'émotion a(it) gagné la communication du parquet". "L'ensemble et les détails de la déposition n'avaient pas à être jetés en pâture si vite", a-t-il estimé. "Le meurtre d'une fillette de 13 ans est suffisamment grave pour ne pas verser dans les détails sordides".

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