Attentats de janvier 2015 : la défense appelle la cour à garder la "tête froide"

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 10 décembre 2020 - 20:19
Image
Au procès de Charlie Hebdo au tribunal de Paris, le 16 septembre 2020
Crédits
© Benoit PEYRUCQ / AFP
La cour au Tribunal de Paris lors du procès des attentats de janvier 2015, le 16 septembre 2020
© Benoit PEYRUCQ / AFP

Des peines justes pour des hommes "ordinaires": au procès "historique" des attentats de janvier 2015, la défense a dénoncé jeudi les "fables" de l'accusation, appelant la cour d'assises spéciale de Paris au "courage" de ne pas suivre de lourdes réquisitions.

Le parquet national antiterroriste a requis mardi des peines allant de cinq ans d'emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des 14 accusés, "cheville ouvrière" et "base arrière" des attaques de Charlie Hebdo, Montrouge et de l'Hyper Cacher, qui ont fait 17 morts.

"Dans ces box, je ne vois que des êtres humains sidérés par les crimes atroces commis par d'autres, (...) des auteurs qui ne sont plus que poussière", a lancé Me Hugo Lévy, avocat de Willy Prevost.

Contre son client, qui a grandi dans la même cité qu'Amedy Coulibaly et qui a reconnu des achats matériels pour lui, dont une voiture et des gilets tactiques, 18 ans de réclusion criminelle ont été requis, un "tarif disproportionné, excessif", a estimé Me Lévy.

"Coulibaly s'est servi de lui et l'a trahi. (...) Non seulement Willy Prevost n'a pas adhéré au projet terroriste de Coulibaly, mais il en a tout ignoré. Son ignorance était la condition de la réussite de Coulibaly", a plaidé l'avocat.

"Sanctionnez l'erreur commise, mais donnez-lui la possibilité d'aimer la vie", a lancé Me Lévy à la cour.

Sa consoeur, Me Margot Pugliese, avocate de Miguel Martinez, accusé d'avoir fourni des armes aux frères Saïd et Chérif Kouachi et à Amedy Coulibaly, avait rudoyé avant lui un "dossier qui transpire la peur et la déraison", depuis l'électrochoc des attentats il y a près de six ans.

Parce qu'il portait alors la barbe, "on a voulu voir en Miguel Martinez ce fou de Dieu" et cela est devenu "la thèse, le fil rouge de toute cette instruction", a déploré Me Pugliese.

"Vous savez à la fin de l'audience que Miguel Martinez n'est pas radicalisé, cette radicalisation n'existe pas", a insisté l'avocate. Dans le dossier, il ne reste contre son client qu'un "transport d'armes rouillées, qui ont fini en partie dans la Meuse" et qui n'ont "rien à voir avec les attentats", a-t-elle assuré.

"Il va falloir que vous baissiez, beaucoup, beaucoup, beaucoup" la peine requise (15 ans de réclusion criminelle) à l'encontre de Miguel Martinez, a lancé Me Pugliese, demandant aux cinq magistrats professionnels d'avoir ce "courage" de "juger librement, quelle que soit l'affaire, même si on vous dit +le monde vous regarde+".

Les plaidoiries de la défense se poursuivent jusqu'à lundi. Verdict attendu le 16 décembre.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.