Au procès Bendaoud, les parties civiles lui demandent d'arrêter son "spectacle"

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Par AFP - Paris
Publié le 30 janvier 2018 - 17:58
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Des proches de victimes des attentats du 13-Novembre ont appelé mardi Jawad Bendaoud, jugé pour avoir logé des jihadistes impliqué dans les attaques, à arrêter son "spectacle", au premier jour des auditions de parties civiles.

Il y a eu Patrick, qui a perdu son fils au Bataclan, un autre Patrick dont la fille s'occupait de la lumière dans la salle de concert, Iordanka, dont le fils unique a été "abattu de sept balles", Abdallah dont les deux sœurs sont décédées, Sophie qui a raconté l'agonie de son mari...

Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah, tous deux poursuivis pour "recel de malfaiteurs terroristes", ont pleuré quand une mère a raconté sa douleur.

Son fils venait d'avoir 37 ans. "Chaque fois que je parle de mon fils, j'ai les larmes qui coulent", a commencé Iordanka. "Maintenant, c'est dur ma vie. (...) Ces trois personnes (les trois prévenus, y compris Youssef Aït Boulahcen, jugé pour "non-dénonciation de crime terroriste", ndlr) je voulais les voir en face", a-t-elle dit.

"C'est pas eux qui ont tué mon fils mais ils ont plus ou moins contribué. (...) J'attends que ces trois personnes soient jugées sévèrement", a-t-elle encore dit.

"J'ai perdu mes deux sœurs le 13 novembre. Ce qui me choque, c'est la légèreté avec laquelle M. Bendaoud et M. Soumah prennent ce procès", a expliqué à la barre Abdallah, très ému lui aussi. "Derrière ce qui se juge aujourd'hui, il y a des familles K.O".

"Il y a un minimum de respect, de compassion à avoir. Ce n'est pas un show, pas un défilé de mode", a poursuivi cet homme qui a lui "aussi grandi dans une cité" et dont le père "a travaillé dur pour élever huit enfants".

"J'étais outré lors des débats par les rires. Moi, ça ne me fait pas rire. Je ne suis pas ici au spectacle", a dit Patrick en lisant son texte poignant. Jawad "Bendaoud a réussi à transformer le tribunal en théâtre de boulevard", a déploré ce père, qui a cherché sa fille pendant 48 heures après le 13 novembre. "Ces énergumènes n'ont ni foi ni loi", a-t-il tranché.

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