Aux obsèques des étudiantes tuées à Marseille, "un message d'amour et de paix"

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Par AFP
Publié le 05 octobre 2017 - 13:48
Mis à jour le 06 octobre 2017 - 00:35
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Obsèques des étudiantes tuées dimanche à Marseille, le 5 octobre 2017 à Éguilles dans les Bouches-du
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© BERTRAND LANGLOIS / AFP
Obsèques des étudiantes tuées dimanche à Marseille, le 5 octobre 2017 à Éguilles dans les Bouches-du-Rhône.
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Des centaines de personnes ont assisté jeudi aux obsèques des deux cousines de 20 ans assassinées dimanche à Marseille dans le sud de la France par un ressortissant tunisien, qui selon Tunis n'a aucun lien démontré à ce jour avec des groupes "terroristes".

"Mes yeux brûlent, ma tête explose, comment hurler autre chose que vos noms: Laura, Mauranne !" a lancé d'une voix blanche la mère de cette dernière lors de la cérémonie religieuse à l'église d'Eguilles (sud-est), village d'origine d'une partie de la famille.

"Je t'aime Mauranne, je t'aime...", a lancé le père de Mauranne avant que sa voix ne s'étrangle d'émotion.

A l'extérieur, plusieurs centaines de personnes ont écouté la retransmission de la cérémonie, quatre jours après le meurtre des deux cousines à coups de couteau sur le parvis de la gare principale de Marseille, par un Tunisien de 29 ans, Ahmed Hanachi, au cri "d'Allah Akbar". Hanachi a été rapidement abattu par un militaire.

Au même moment, le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a indiqué depuis Tunis que l'enquête sur Ahmed Hanachi, n'avait jusque-là pas mis en évidence de liens avec des groupes "terroristes" en Tunisie.

"L'enquête est en cours, nous n'avons pas vraiment de liens aujourd'hui ou de preuve qui prouve l'attachement, quand cette personne était en Tunisie, avec des groupes terroristes ou Daech" (acronyme arabe de l'organisation Etat islamique), a-t-il déclaré à la presse après une rencontre avec son homologue français Edouard Philippe.

L'EI avait rapidement revendiqué le meurtre de Mauranne, étudiante en médecine à Marseille, et Laura, qui était en école d'infirmières à Lyon. Mais les enquêteurs français n'ont à ce stade rien trouvé qui puisse relier l'assaillant à l'organisation jihadiste.

- Activité interrompue, circulation bloquée -

Les enquêteurs continuaient à sonder l'entourage d'Ahmed Hanachi, 29 ans, tentant notamment de savoir si des proches, dont cinq étaient toujours en garde à vue, lui ont apporté un soutien logistique.

Quatre hommes, âgés de 32 à 56 ans, et une femme de 35 ans, tous inconnus des services de renseignement, ont été interpellés mardi à Marseille dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet antiterroriste de Paris.

La police a mené plusieurs perquisitions à Marseille mardi, dont l'une dans un studio loué par Ahmed Hanachi où il a passé sa dernière nuit.

L'enquête a montré que plusieurs mandats avaient été envoyés à Ahmed Hanachi pour un montant total d'environ 2.000 euros. Mais les enquêteurs ne font à ce stade "aucun lien" entre cet argent, "perçu plusieurs mois avant la tuerie", et l'attaque, selon une source proche des investigations.

Rencontré par l'AFP en Tunisie près de Zarzouna, le père a estimé mercredi "impossible" que son fils soit lié à l'EI. Ses proches le décrivent comme paumé mais pas radicalisé.

Aux obsèques de deux jeunes filles, la colère pointait chez certains comme dans cet hommage d'une amie de la famille qui a dénoncé "le déchet déshumanisé qui s'est octroyé le droit de mort" sur les deux cousines.

"Puisons dans toute notre colère pour apporter un message d'amour et de paix à ce monde qui en a tant besoin", a déclaré la mère de Mauranne.

Dans un village où toute activité s'était interrompue et la circulation était bloquée, plusieurs centaines de personnes s'étaient massées sur les trottoirs devant l'église.

burs-jk/fz/glr

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