Avant l'été, gouvernement, sportifs et pompiers alertent sur le danger croissant des noyades

Auteur:
 
Par Emmanuel DUPARCQ - Paris (AFP)
Publié le 20 juin 2019 - 17:23
Image
La ministre des Sports Roxana Maracineanu (C-G) assiste le 20 juin 2019 à Paris à une démonstration de sauvetage d'un noyé
Crédits
© Thomas SAMSON / AFP
Les noyades sont "un drame qui touche beaucoup de familles", a souligné Mme Maracineanu devant la presse.
© Thomas SAMSON / AFP

"Il suffit de quelques secondes pour qu'une vie bascule." Face à l'inquiétante augmentation des noyades, qui ont tué plus de 400 personnes l'été dernier, notamment des petits enfants dans les piscines privées, le gouvernement, le monde sportif et les pompiers ont lancé jeudi la campagne #VigilanceNoyade.

A quelques semaines des vacances estivales, cette campagne de communication s'appuie notamment sur des clips diffusés sur les réseaux sociaux où les champions de natation Alain Bernard, d'apnée Guillaume Néry et de kite-surf Charlotte Consorti appellent les Français à la vigilance.

"Il suffit d'un moment d'inattention pour qu'une vie bascule à quelques mètres de nous. (...) Des vies dépendent de votre regard. Apprenez, surveillez, sauvez", y déclarent-ils notamment.

La campagne, menée conjointement par le ministère des Sports, la Fédération française de natation et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), a été lancée officiellement jeudi matin à la piscine de la Butte aux Cailles, dans le 13e arrondissement de Paris.

Il y a urgence, ont souligné sur place la ministre des Sports Roxana Maracineanu, Alain Bernard et le président de la FNSPF Grégory Allione, pour éviter que plus de 400 personnes ne meurent de noyade cet été comme l'an dernier (406 entre le 1er juin et le 30 septembre) ou en 2015 (436).

Entre ces deux étés, le nombre de noyades accidentelles suivies de prise en charge hospitalière a bondi de 30% (1.649 contre 1.266), selon le gouvernement. En 2018, 44% d'entre elles ont eu lieu en mer, 22% en étangs, lacs ou rivières, 11% en piscines collectives et 19% en piscines privées familiales.

Les noyades sont "un drame qui touche beaucoup de familles", a souligné Mme Maracineanu devant la presse.

- Danger piscines privées -

Entre 2015 et 2018, elles ont augmenté essentiellement chez les jeunes de moins de 13 ans (+77%) et les enfants de moins de 6 ans (+96%). Parmi les 443 enfant de moins de 6 ans victimes de noyades accidentelles à l'été 2018, 35 sont morts.

Cette "augmentation dramatique" est notamment due aux piscines privées familiales (+132% de noyades) où les petits enfants "échappent au regard de leurs parents", selon la ministre.

Par ailleurs, "avec le réchauffement climatique, les gens sortent plus l'été et vont dans les cours d'eau qui ne sont pas surveillés", a-t-elle ajouté, en soulignant que l'augmentation des accidents "touche aussi le troisième âge".

La plus grande cause de noyade, a souligné Alain Bernard, reste le manque "de vigilance, d'attention". Notamment de parents qui donnent à leurs enfants des "brassards, bouées ou frites" pour les aider à flotter et, "l'esprit tranquille", se plongent dans leurs livres ou téléphones portables, a regretté le champion olympique 2008 du 100 m nage libre.

Côté baigneurs, "la meilleure des sécurités" reste "d'être à l'aise dans l'eau", a souligné Mme Maracineanu, en conseillant aux parents d'habituer leurs enfants à l'eau "dès que possible, avant 6 ans", pour qu'ils y soient "en totale confiance", même en eau profonde, et puissent flotter, nager et "en sortir tout seul".

La hausse des noyades chez les enfants s'explique notamment par le fait qu'"on va au contact de l'eau de plus en plus tard dans le cadre scolaire", car "peu nombreux sont les territoires où on peut accéder à une piscine dès le CP", a admis la ministre. Dans certaines régions, a-t-elle regretté, "70% des moins de 10 ans ne savent toujours pas nager en autonomie".

Le gouvernement prévoit selon elle de doper l'apprentissage de la natation en finançant des bassins, en le faisant démarrer "dès la maternelle" et en le resserrant "sur une ou deux semaines" à un rythme quotidien.

Grégory Allione, président de la FNSPF, a de son côté insisté sur la nécessité pour chacun "d'apprendre les gestes qui sauvent" (mise en position de sécurité, massage cardiaque) pour secourir les victimes. Or si le gouvernement affiche l'objectif de voir 80% de la population formée à ces gestes enseignés notamment dans les casernes de pompiers, seuls 20% des Français le sont aujourd'hui, a-t-il souligné.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.