À Calais, ni eau ni nourriture pour les migrants, selon les associations

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Par AFP - Paris
Publié le 21 juillet 2020 - 19:09
Mis à jour le 22 juillet 2020 - 01:44
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Gérald Darmanin lors d'un déplacment à Calais le 12 juillet 2020
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© DENIS CHARLET / AFP/Archives
Gérald Darmanin lors de sa première visite dans la région des Hauts-de-France, à Calais le 12 juillet 2020
© DENIS CHARLET / AFP/Archives

Dix jours après la visite du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Calais, une large partie des 500 migrants évacués sont revenus dans la ville et survivent dans des conditions "intolérables", pour certains sans eau potable, douches ni nourriture, ont alerté mardi plusieurs associations.

La préfecture du Pas-de-Calais et l'association mandatée par l'Etat dans la zone nuancent cependant cet avis, soulignant que deux points de distribution alimentaire sur trois sont toujours en fonctionnement, tout comme le circuit "permettant de conduire les personnes vers les douches".

Dans cette ville du Pas-de-Calais et ses alentours, des centaines de migrants "n'ont aujourd'hui plus d'accès à l'eau potable, aux douches, à l'alimentation", accusent d'un côté Médecins du monde, Amnesty International, Médecins sans frontières, le Secours catholique et la Cimade, qui s'alarment de cette situation dans une lettre ouverte à M. Darmanin.

Le nouveau locataire de la place Beauvau s'est rendu à Calais le 12 juillet, pour annoncer le lancement d'une "cellule franco-britannique de renseignement" contre les passeurs de migrants qui exploitent leur volonté de traverser la Manche.

Deux jours avant, plus de 500 migrants regroupés dans une zone industrielle dite "zone des dunes" avaient été évacués vers différents centres d'accueil et de rétention administrative.

"Près de la moitié étaient déjà de retour le lendemain" et "beaucoup d'autres" ont regagné le Calaisis depuis, écrivent les associations.

Privées de leurs tentes - détruites - ces personnes sont confrontées à "l'arrêt de la principale distribution alimentaire et du dispositif de douches" qui existaient sur place. Les robinets d'eau potable dans la zone industrielle sont eux "inaccessibles, en raison de la présence policière" pour empêcher une reformation du campement.

Mais selon le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry, "deux sites de distribution de repas (sur les trois habituels) fonctionnenent aujourd'hui et permettent de distribuer environ 1.000 repas par jour".

"Nous avons aussi un dispositif d'accès à des douches par des navettes (...) et la fréquentation est restée la même depuis plusieurs semaines avec environ 150 douches par jour", a-t-il assuré mardi soir à l'AFP.

Par ailleurs, "deux fois par semaine, nous proposons des mises à l'abri dans des centres d'hébergement" et avons "déjà pris en charge 5.800" personnes depuis août 2017, a-t-il poursuivi.

La zone fermée "était en train, par une présence qui commençait à s'enraciner, de prendre la forme de ce qui pouvait constituer un nouveau bidonville" à proximité d'habitations, a-t-il expliqué.

Selon l'association La Vie Active, mandatée par l'Etat à Calais, le site fonctionnel le plus proche est situé à environ 2 km.

"On observe des bascules de gens qui passent d'un site à l'autre", et si ces changements peuvent "jouer sur les répartitions par ethnies" et créer des "tensions", "on n'a pas noté de dégradation de la situation", à ce stade, a dit à l'AFP le directeur général de cette association, Guillaume Alexandre.

Les associations signataires de la lettre réclament elles au ministre de "changer de paradigme" sur la situation à Calais, éternel point de rassemblement pour les nombreux migrants qui espèrent réussir à rejoindre le Royaume-Uni.

"L'expérience de ces 30 dernières années montre que la réponse brutale des évacuations policières quotidiennes n'apporte aucune solution digne, aucun règlement, strictement rien, sinon des souffrances supplémentaires", écrivent-elles.

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