Cannes : "De son vivant" poignant tableau d'une fin de vie
Avec "De son vivant", la réalisatrice française Emmanuelle Bercot qui réunit pour l'occasion Catherine Deneuve et Benoit Magimel, signe un touchant récit d'une fin de vie, qui va à son terme naturellement, à rebours du militantisme en faveur de l'euthanasie.
Présenté hors compétition au Festival de Cannes et longuement applaudi à la fin de la projection officielle, le film raconte le parcours d'un homme condamné par un cancer qui, après une phase de déni, apprivoise sa mort prochaine à venir, pour finalement l'accepter.
En même temps, "De son vivant" évoque la souffrance de sa mère face à l'inacceptable et le dévouement exemplaire du médecin qui les accompagne tous deux dans l'épreuve.
"Le film n'est pas du tout un documentaire ni sur la maladie ni sur l'hôpital", a souligné Emmanuelle Bercot devant la presse. "J'adore pleurer au cinéma. C'est une jubilation totale pour moi. J'écris des choses qui vont me faire pleurer. Plein de gens rejettent le mélo. C'est dans l'élégance et l'intelligence de l'interprétation des acteurs que ça ne tombe pas dans le pathos vulgaire", a-t-elle ajouté.
Le duo mère-fils formé par Catherine Deneuve et Benoit Magimel dont les personnages sont confrontés à l'inacceptable, fonctionne à merveille. A 77 ans, l'actrice fait son retour à Cannes un an et demi après un accident vasculaire: "je vais bien et je suis contente d'être à Cannes!", a-t-elle confié dimanche après-midi, visiblement complètement remise. Cet ennui de santé a interrompu le tournage pendant plusieurs mois.
"Avec cette chose terrible qui est arrivée, la situation a pris une dimension et une force qui me font voir les choses très très différemment...", a répondu Catherine Deneuve à un journaliste qui demandait aux acteurs si leur rapport à la mort avait changé avec ce film.
Interprète inattendu du film, le cancérologue Gabriel Sara, en poste aux Etats-Unis, joue son propre rôle: avec beaucoup de sensibilité comme il assure le faire dans la vraie vie, ce médecin trouve les mots pour accompagner de façon exemplaire son patient et la mère de ce dernier, aussi bien sur le plan médical que philosophique.
Emmanuelle Bercot sait que son film sera critiqué : "on va me dire que ce n'est pas comme ça que ça se passe, que c’est un monde idéal, que si les médecins étaient comme cela, et les chambres d’hôpital si grandes et si belles, cela se saurait...".
"J'ai voulu quelque chose de lumineux et positif, qu’on en sorte avec une envie de vivre encore plus grande. Que ce film qui parle de la mort, soit un hymne à la vie", explique la réalisatrice. "Le film ne prétend absolument pas restituer le réel. On peut y voir un conte, si on en a envie...".
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