Gendarmes agressés à Paris par des gilets jaunes : "C'était de la violence gratuite"

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Par AFP - Paris
Publié le 07 janvier 2019 - 21:00
Mis à jour le 08 janvier 2019 - 00:50
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Un "gilet jaune" face à des policiers anti-émeutes, sur un pont parisien le 5 janvier 2019
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© Abdul ABEISSA / AFP
Les deux gendarmes attaqués samedi sur une passerelle à Paris par des "gilets jaunes", dont un ancien champion de boxe, ont raconté lundi avoir été marqués par cet acte de "violence gratuite".
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"C'était taper pour vraiment faire mal, voire tuer s'ils pouvaient": les deux gendarmes attaqués samedi sur une passerelle à Paris par des "gilets jaunes", dont un ancien champion de boxe, ont raconté lundi avoir été marqués par cet acte de "violence gratuite".

Les images de leur agression sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor sont devenues virales. L'un d'entre eux, Cédric, a été projeté et frappé au sol, et s'est vu prescrire 15 jours d'ITT ; l'autre a essuyé avec son bouclier et sa visière les coups lourds et répétés de l'ancien champion de France de boxe Christophe Dettinger, qui s'est rendu à la police lundi matin.

Alors que les gendarmes mobiles empêchaient le franchissement de la passerelle enjambant la Seine près du musée d'Orsay, "ça a forcé, ça a poussé", a raconté aux médias Cédric, 27 ans, après avoir assisté à la cérémonie des vœux du ministre de l'Intérieur aux forces de sécurité.

"Plusieurs centaines de personnes nous poussent et au final, il y a un des manifestants qui est arrivé par derrière, m'a projeté au sol. A partir de là, plusieurs m'ont roué de coups, dont la personne qui m'a jeté au sol, le fameux boxeur", poursuit-il.

"C’était vraiment frapper pour frapper: la tête, le visage, le dos... Ses camarades m'empêchent de me relever. C'était taper pour vraiment faire mal, voire tuer s'ils pouvaient. C'est de l'hyper-violence (...). C'est de la violence gratuite. Il n'y a pas besoin de ça pour se faire entendre. Là, c'est plus passer un message, c'est plus chercher à défendre une cause, c'est de la violence, c'est tout", a-t-il estimé.

Abrité derrière son bouclier, son collègue Pierre, également âgé de 27 ans, affirme avoir tout de suite "senti que c'était quelqu'un qui savait ce qu'il faisait": "Il revenait tout le temps en garde et les coups étaient vraiment bien dirigés vers mon visage".

"C'est très long. Surtout que nous, on essaie de garder notre calme. On essaie de reculer, on n'a aucune agressivité vers eux. C'est de la violence gratuite", ajoute-t-il.

Pour lui, l'objectif était d'"essayer de ne pas prendre de mauvais coup, rester debout le plus longtemps possible. Il y avait la Seine, (...) si on est projetés dans l'eau avec l'équipement, on coule tout de suite", a-t-il expliqué.

Recherché depuis samedi, Christophe Dettinger, 37 ans, champion de France des lourds-légers en 2007 et 2008, originaire de l'Essonne, s'est rendu lundi à la police et a été placé en garde à vue.

Dans une vidéo postée sur internet avant de se rendre, il a admis avoir "mal réagi". "Mais je me suis défendu" face aux violences policières, affirme-t-il.

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