Confiner Paris ? La mairie tempère, Castex tance

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Par Pierrick YVON et Claire GALLEN - Paris (AFP)
Publié le 26 février 2021 - 12:50
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Présence des variants du Covid-19 en France
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© Cléa PÉCULIER / AFP
Présence des variants du Covid-19 en France
© Cléa PÉCULIER / AFP

Une simple "hypothèse": le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire a relativisé vendredi la proposition d'un confinement de trois semaines dans la capitale, critiquée jusqu'à être qualifiée de "fadaises" par le Premier ministre Jean Castex.

"Ce n'est pas une demande de notre part, mais simplement une hypothèse que nous souhaitons mettre sur la table" dans un contexte d'augmentation du taux d'incidence du Covid-19 en Ile-de-France, a affirmé l'adjoint de la maire PS Anne Hidalgo lors d'une conférence de presse.

Jeudi soir, il avait affirmé que la mairie allait "faire des propositions de mesures complémentaires avec des degrés différents pour les mettre en débat" avec les représentants de l'Etat, la préfecture de police et l'Agence régionale de santé (ARS).

Parmi celles-ci, le renforcement du dépistage dans les écoles et entreprises, "le retour au télétravail de façon obligatoire", mais aussi un confinement de trois semaines afin "d'avoir la perspective de tout rouvrir" à son issue, y compris bars, restaurants et lieux culturels. Plutôt qu'un confinement le week-end comme à Nice ou Dunkerque, autres villes touchées par une nouvelle flambée de l'épidémie, mesure jugée "très contraignante sur le plan de l'impact sociétal et assez peu efficace sur le plan sanitaire".

- "Boulette" -

Vendredi, l'élu socialiste a précisé son hypothèse avec un périmètre géographique "à l'échelle de l'Île-de-France, probablement au moins à l'échelle de la zone dense", et le "maintien de l'ouverture des écoles" avec vaccination du personnel enseignant. Et a lié ce confinement strict à la condition que "la situation se dégrade rapidement".

Une réponse au porte-parole du gouvernement Gabriel Attal qui, au lendemain du placement de 20 départements sous surveillance renforcée, a souligné que "quand on réfléchit sur Paris, il faut réfléchir sur la région Île-de-France".

En déplacement à Lyon, M. Attal a ensuite ironisé, constatant que "les propositions évoluaient" et appelé à "ne pas jouer avec les nerfs des Français" mis à rude épreuve depuis la survenue de l'épidémie il y a un an.

Le Premier ministre Jean Castex a été plus direct: il a affirmé qu'entrevoir une sortie de crise sanitaire après trois semaines de confinement revenait à raconter des "fadaises". "Vous savez très bien qu'avec les variants, ce n'est pas possible", a ajouté le chef de gouvernement, en déplacement à Nantes.

Certains, comme le député ex-LREM Matthieu Orphelin, y ont vu de la "politicaille". Selon lui, "si la mairie de Paris a fait une boulette, ce n'est pas la peine que le Premier ministre s'engouffre dans la brèche".

L'opposition de droite parisienne a elle dénoncé une "demande faite sans aucune concertation" des maires d'arrondissement, de l'opposition au Conseil de Paris, de la région et des communes limitrophes. "De passage à Paris, Anne Hidalgo exige un confinement strict de Paris! Toujours en déconnexion avec ce que vivent les Parisiens", a ironisé sur Twitter la maire (LR) du 7e arrondissement Rachida Dati.

La région Ile-de-France, gouvernée par la droite, a apporté une réponse plus mesurée. "Si on peut éviter un reconfinement total, il faut essayer de trouver un chemin qui permette de le faire", a indiqué à l'AFP l'entourage de la présidente (Libres!) Valérie Pécresse. Pour lequel "il faudra sans doute des mesures de restriction supplémentaires au niveau régional, qu'il faudra doser pour préserver l'activité économique".

- "Tension" à l'hôpital -

Anne Hidalgo est venue au secours de son premier adjoint en fin de journée en soulignant sur Twitter l'urgence de "faire des choix clairs et efficaces qui assurent une efficacité sanitaire maximale et donnent des horizons tangibles à nos concitoyens".

Et dans la concertation, pour montrer que le message était bien passé. "Je réunirai lundi les maires d'arrondissement, pour échanger sur des propositions de mesures qui seront soumises au préfet de police et à l'ARS d'Ile-de-France et concertées avec les communes et départements de petite et grande couronne", a indiqué Anne Hidalgo.

Les 8 départements franciliens sont tous sous "surveillance renforcée", susceptibles de faire l'objet de mesures de confinements locaux à partir du week-end du 6 mars si la situation continuait à se dégrader, après "concertations avec les élus", avait affirmé jeudi le Premier ministre Jean Castex.

Or, "les prévisions de l'AP-HP, de l'Inserm d'Ile-de-France, de l'Institut Pasteur et de l'Agence nationale de santé publique laissent craindre un impact lourd sur les hospitalisations en mars", insiste Mme Hidalgo.

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