Coronavirus : au salon de l'agriculture, les visiteurs relativisent mais la fréquentation baisse

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Par Emmanuelle TRECOLLE - Paris (AFP)
Publié le 29 février 2020 - 19:44
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Un fermier conduit sa vache entre les stands du Salon de l'agriculture, le 21 février 2020 à la Porte de Versailles, à Paris
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© Martin BUREAU / AFP
Un fermier conduit sa vache entre les stands du Salon de l'agriculture, le 21 février 2020 à la Porte de Versailles, à Paris
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La fin anticipée du salon de l'agriculture, qui fermera ses portes dès samedi soir en raison des craintes liées au coronavirus, laisse indifférents les derniers visiteurs mais cause des soucis logistiques aux exposants, déjà confrontés à une baisse de fréquentation ces derniers jours.

Pendant les 8 jours où il a été ouvert, contre 9 habituellement, le salon n'a en effet vu défiler que 482.221 visiteurs contre 633.213 en 2019 avec un jour supplémentaire, soit un recul de 24%, a indiqué samedi soir l'organisateur du salon.

Après l'annulation par le gouvernement de tous les "rassemblements de plus de 5.000 personnes" en milieu fermé, le salon ne rouvrira pas ses portes dimanche.

Dans l'immédiat samedi après-midi, "ça ne change rien" pour Aurélie, 36 ans, venue de la région Centre avec son fils Théo et leur cousin parisien Alexis, 27 ans.

"C'est moins grave que la grippe", estime ce dernier, sans parler "d'Ebola et du virus H1N1", renchérit sa cousine, qui estime que les journalistes "en font beaucoup trop" sur l'épidémie.

"On peut l'attraper dans n'importe quel lieu où il y a du monde, et je vais travailler tous les jours en métro", relativise aussi Nathalie, 53 ans, venue en famille des Hauts-de-France pour visiter le salon. "C'est la première fois que nous venons, nous sommes allés au pavillon des animaux et à celui des régions." Elle part maintenant voir celui des chiens et des chats.

"Alors ça ferme demain? On l'avait entendu mais on ne savait pas si c'était vrai": Jean-Noël, retraité venu en voyage organisé depuis Poitiers, n'est pas très impressionné par la nouvelle. "De toute façon, on est là!".

"Ils organisent un match de foot avec un club italien, mais ils ferment le salon de l'agriculture... ça ne sert à rien", juge aussi Patrick, un de ses compagnons de voyage.

- Baisse de fréquentation depuis 48 heures -

Pour les organisateurs et les exposants en revanche, la propagation de l'épidémie de Covid-19 a néanmoins un peu changé la donne.

La fréquentation a notamment "baissé depuis l'annonce il y a 48 heures par le ministre de la Santé des mesures de précaution à prendre contre le coronavirus": les organisateurs du salon les ont suivies "en mettant à disposition des gels hydroalcooliques dans les toilettes et en nettoyant systématiquement les poignées de porte", à indiqué à l'AFP le président du salon, Jean-Luc Poulain.

"Le lundi à 14H, je savais déjà que mon salon était planté" en termes de ventes, assure aussi Laurence Dartiailh, responsable des ventes dans les salons pour le groupe La Poste.

- Gros budgets -

"Comment ça se passe? Il faut vider le stand dès ce soir? Mais je n'ai pas la voiture!" s'écrie Agnès, une chercheuse qui anime le stand de l'institut Inrae.

"C'est sûr qu'un rassemblement" comme le salon, qui a vu passer 630.000 visiteurs en 2019, "ça multiplie les échanges", constate la scientifique. "Je me suis passée les mains au gel hydro-alcoolique 7 ou 8 fois aujourd'hui, mais ce n'est pas possible de parler aux gens avec un masque."

Renseignement pris auprès des organisateurs, "il n'y a pas d'urgence": le salon sera fermé au public dimanche mais les exposants auront toute la journée pour rassembler leurs affaires, démonter les stands, ou faire monter les animaux dans les bétaillères.

Laurence Dartiailh, n'attendra pas: elle a déjà appelé le transporteur pour lui demander de venir dès l'aube, dimanche.

"On avait des doutes dès ce matin", dit-elle: des intérimaires qui travaillent pour la Poste sur le salon ont été prévenus que d'autres événements étaient annulés la semaine prochaine.

"Je ne sais pas si c'est de la prévention exagérée ou si on nous ment sur la situation réelle", mais, "ça désorganise tout le monde". Et puis il y a les frais engagés, "ce sont de gros budgets", soupire Mme Dartiailh, qui ne "sait pas si les assurances vont le prendre en charge".

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