Coronavirus : au moins 6.500 morts en France, pas d'épreuves finales pour le bac

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Par Taimaz SZIRNIKS avec les bureaux de l'AFP - Paris (AFP)
Publié le 03 avril 2020 - 13:50
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Avec au moins 6.500 morts dont plus de 1.400 dans les maisons de retraites et autres établissements médico-sociaux, l'épidémie de coronavirus continue de frapper très durement la France et a conduit à l'annulation des épreuves finales du baccalauréat, qui reposera cette année sur le contrôle continu.

Depuis le 1er mars, plus de 5.000 personnes sont mortes dans les hôpitaux français: 5.091, dont 588 de plus depuis jeudi, pire bilan quotidien depuis le début de l'épidémie.

Et plus de 6.600 personnes se trouvaient en réanimation, un record "dans l'histoire médicale française", a souligné le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, au cours de son point presse quotidien.

C'est 263 de plus que jeudi, soit une hausse qui ralentit depuis le début de la semaine: "Le besoin permanent de trouver de nouvelles places (en réanimation) augmente moins rapidement", a confirmé le Pr Salomon, mais "nous avons toujours besoin de davantage de lits".

Le bilan global des morts dans l'Hexagone reste encore très partiel, tous les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et autres établissements médico-sociaux, où la situation est particulièrement grave selon de nombreux témoignages de soignants, n'ayant pas encore fait remonter leurs chiffres.

A ce jour, près de 18.000 cas "confirmés ou possibles" de coronavirus y sont recensés, et 1.416 décès.

L'épidémie a poussé le gouvernement à annuler les épreuves de l'institution qu'est le baccalauréat: l'examen reposera sur le contrôle continu, tout comme les épreuves du brevet des collèges pour les élèves de Troisième.

Seul l'oral de Français est maintenu pour les élèves de Première qui passent le bac français, a annoncé le ministre de l'Education.

"C'est la solution la plus simple, la plus sûre et la plus juste", a estimé Jean-Michel Blanquer, assurant que "tous les élèves (auraient) cours jusqu'au 4 juillet", à partir du moment où un retour à la normale est possible avant cela.

D'ici là, écoliers et parents restent confinés à la maison. Pas question de partir en vacances de Pâques pour la Zone C (Ile-de-France et Occitanie), la première concernée à partir de vendredi soir.

Plus de 160.000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour des contrôles renforcés assortis de sanctions: "un dispositif de contrôle exceptionnel", a prévenu le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez.

Le trafic des trains a été réduit au minimum.

- 506 malades transférés -

Le Premier ministre a averti jeudi soir que la sortie du confinement, déjà prolongé jusqu'au 15 avril, "n'est pas pour demain matin".

Face au coronavirus qui menace de saturer les hôpitaux, notamment dans le Grand Est en et Ile-de-France, le système "tiendra, (mais) il faut rester concentrés, mobilisés et vigilants", a affirmé Edouard Philippe.

Le déconfinement "ne pourra intervenir que de façon progressive", a-t-il encore répété.

Une attestation de déplacement sur smartphone sera disponible à partir de lundi pour les dérogations au confinement.

A cet égard, le préfet de police Didier Lallement a présenté des excuses après avoir établi un lien direct entre les patients en réanimation et le non respect des consignes.

Face au danger de la saturation des hôpitaux, notamment dans le Grand Est et en Ile-de-France, les évacuations se poursuivent vers les régions moins touchées. Au total, selon la DGS, 506 patients dans un état critique ont été évacués depuis le 18 mars et d'autres vont suivre, opérations militaires ou par TGV aménagé.

La région Grand Est espère enfin connaître une prochaine accalmie, avec un pic atteint "sûrement avant le 25 avril", grâce notamment à "l'efficacité" des mesures de confinement, selon le directeur de l'Agence régionale de santé.

"Nous constatons, et c'est un signe d'espoir très fort, une diminution du rythme d'augmentation des personnes prises en charge", a déclaré Christophe Lannelongue.

- "Trop c'est trop" -

Les pompes funèbres sont également saturées. Après 35 ans de métier dans les pompes funèbres, Christophe Lantz, président de la corporation et gérant d'une entreprise du secteur à Mulhouse, "pensait être bien endurci". Mais "trop c'est trop", souffle-t-il. "On court du matin au soir, on travaille à un rythme effréné".

En région parisienne, un bâtiment du marché de gros de Rungis va être transformé en funérarium "de grande capacité" pour accueillir les cercueils de victimes.

Sur le plan des équipements de protection, "il y a une recherche effrénée de matériel", a témoigné Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, sur France Inter. "Ça se détend, on voit que des livraisons arrivent, commandées par l'Etat ou les régions. (...) Il faudra qu'on tire les conclusions plus tard de ce qui s'est passé".

Contrairement aux assertions gouvernementales des premières semaines, l'Académie de médecine a estimé vendredi que porter un masque "grand public" ou "alternatif" aux masques médicaux, devrait être rendu obligatoire pour les sorties pendant la période de confinement et lors de sa levée.

"Nous encourageons le grand public, s'il le souhaite, à porter des masques en particulier ces masques alternatifs qui sont en cours de production", a convenu le DGS vendredi soir.

Sur le plan de la consommation, il n'existe pas de risque de pénuries alimentaires en France, a assuré le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari: "Les besoins de la Nation sont assurés".

Sur le plan culturel enfin, le festival international de littérature et de cinéma Etonnants Voyageurs, qui devait se tenir du 28 mai au 1er juin à Saint-Malo, a été annulé.

L'éditeur Antoine Gallimard craint pour sa part "une vague de faillites" de librairies et de maisons d'édition si n'est pas mis en place rapidement "un dispositif de soutien fort" de l’État.

bur-jmo-so-juc/ial/cbn

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