Covid-19 : au Port-Marly, la réa d'un hôpital privé fonctionne déjà à bloc

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Par Laurence COUSTAL - Le Port-Marly (France) (AFP)
Publié le 26 mars 2021 - 06:14
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Une soignante enfile une blouse de protection avant d'entrer dans l'unité de soins intensifs du Centre hospitalier privé de l'Europe, le 25 mars 2021 au Port-Marly, près de Paris
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© Martin BUREAU / AFP
Une soignante enfile une blouse de protection avant d'entrer dans l'unité de soins intensifs du Centre hospitalier privé de l'Europe, le 25 mars 2021 au Port-Marly, près de Paris
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La réa est pleine. Et comme un peu partout en Ile-de-France, le centre hospitalier privé de l'Europe au Port-Marly (Yvelines) manque de bras pour armer plus de lits de soins critiques et faire face à l'afflux de patients Covid-19.

"En réanimation, nous avons atteint la pleine capacité", explique à l'AFP Atika Alami, directrice générale de territoire pour l'Ile-de-France au sein du groupe d'hospitalisation privée Vivalto Santé, auquel appartient le centre hospitalier de l'Europe. "Ce qui nous manque pour augmenter encore notre capacité, c'est le personnel soignant, principalement des infirmières qualifiées en réanimation".

Derrière une porte bleue estampillée "Covid+", une infirmière prodigue des soins de prévention des escarres à un patient intubé. La jeune femme le masse, fait bouger ses jambes tout en lui parlant même s'il est plongé en coma artificiel.

Public ou privé, "tout le monde est au charbon", a assuré mercredi le ministre de la santé Olivier Véran lors d'un débat sur la crise sanitaire à l'Assemblée nationale, ajoutant que le secteur privé lucratif prenait maintenant en charge 22% des patients en soins intensifs (contre 19% lors de la première vague).

Soit une part supérieure au nombre total de lits de réanimation déployés dans le secteur privé avant la crise, détaille à l'AFP la Direction générale de la Santé.

Le service de réanimation du Centre hospitalier privé de l'Europe, soit une cinquantaine de professionnels, prend actuellement en charge 20 patients dont 11 atteints de Covid. Des malades de tous types, avec ou sans comorbidités, et dont le plus jeune a 30 ans.

- Couloir vide -

"Un service de réanimation, même s'il est inséré dans une structure privée, c'est comme un service d'État", assure François Mallard, médecin coordinateur. "On remplit un logiciel, le ROR (répertoire opérationnel des ressources) plusieurs fois par jour, qui exprime nos disponibilités de prise en charge de nouveaux malades. La régulation Covid nous appelle. On prend".

Une collaboration qui ne s'arrête pas à l'orientation des patients, car "si un malade s'aggrave, si son oxygénation ne remonte pas malgré l'intubation, nous appelons la Pitié-Salpêtrière" qui vient à la rescousse, raconte le médecin réanimateur.

"Ils arrivent, ils font une circulation extracorporelle dans le lit du patient et ensuite le Samu le transporte", ajoute le médecin, pour qui cette possibilité est "un vrai soulagement".

Hormis les chariots remplis de seringues, de tubes, de masques ... le couloir du service est vide. Pas bon signe, selon les soignants: tout le monde est occupé dans les chambres.

Rien qu'en Ile-de France, le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation atteignait 1.410 jeudi, selon le ministre de la Santé, Olivier Véran.

"Aujourd'hui nous atteignons un taux de déprogrammation de 40%" au centre hospitalier de l'Europe, détaille Atika Alami. Mais si ces annulations ont permis de libérer du personnel, "ces ressources sont venues remplacer les soignants malades" sans permettre d'ouvrir plus de lit, souligne-t-elle.

"Les personnels soignants des services sont épuisés. Ils sont mobilisés depuis un an et ça commence à peser lourd sur leur moral", ajoute Caroline Hemery, cadre de santé. "Et on ne connaît pas le chemin qui reste à parcourir", ajoute Atika Alami.

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