Covid-19 : deux week-ends sous cloche pour le littoral des Alpes-Maritimes

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Par Vincent-Xavier MORVAN avec Estelle EMONET à Marseille - Nice (AFP)
Publié le 22 février 2021 - 11:34
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Olivier Véran (2eG), et Christian Estrosi (3éG) au CHU de Nice le 20 février 2021 avec le professeur Michel Carles
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© Valery HACHE / AFP
Olivier Véran (2eG), et Christian Estrosi (3éG) au CHU de Nice le 20 février 2021 avec le professeur Michel Carles
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"Ça commence à être très pesant": la lassitude pointait lundi à Nice après l'annonce par les autorités d'un confinement inédit les deux prochains week-ends dans la ville et sur le littoral des Alpes-Maritimes pour contrer la flambée du Covid-19 dans ce département.

"C'est probablement nécessaire mais ça fait plus d'un an que ça dure", soupirait Cécile Saliou, 45 ans, après la présentation de ces nouvelles mesures.

Redouté par les habitants, mais appelé de leurs voeux par certains élus, ce reconfinement partiel concernera 63 communes du littoral des Alpes-Maritimes, de Théoule-sur-Mer à Menton, une zone qui regroupe environ 90% de la population du département, pour les deux derniers week-ends des vacances scolaires (27-28 février et 6-7 mars).

"Un confinement le week-end permettra notamment de décourager nos visiteurs de se rendre sur la Côte d'Azur pendant ces vacances d'hiver", s'est félicité le maire LR de Nice Christian Estrosi.

Comme lors du premier confinement il y a un an, seules des sorties d'une heure seront autorisées le week-end, mais dans un rayon de 5 km, avec attestation (médecins, animaux de compagnie, sport, promenade).

- Hôpitaux sous pression -

Une telle mesure de confinement territorialisé, en vigueur depuis le 5 février à Mayotte, est une première en métropole depuis le début de la crise sanitaire. Réclamée par certains élus de Moselle, elle n'avait pas été mise en oeuvre dans ce département.

"La situation sanitaire est particulièrement inquiétante dans les Alpes-Maritimes", avec "500 personnes qui tombent malades par jour", mais elle "ne correspond pas à la situation de l'ensemble du pays", a insisté lundi le ministre de la Santé, Olivier Véran: "Ça fait quatre ou cinq jours consécutifs que nous avons une nouvelle augmentation de la circulation du virus, mais nous n'en sommes pas du tout" au même niveau.

Le nombre de patients atteints du Covid-19 hospitalisés en réanimation a dépassé lundi les 3.400 personnes, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis début décembre, selon les chiffres publiés par Santé publique France.

Il reste toutefois loin des 4.903 malades en réanimation atteints au pic de la deuxième vague, mi-16 novembre, et des 7.019 du 8 avril, au plus haut de la première vague.

Dans les Alpes-Maritimes, les services hospitaliers sont "proches de la saturation" et le taux d'incidence (588 pour 100.000 habitants, contre 190 pour la moyenne nationale) est "le plus élevé de France", a précisé Romain Alexandre, représentant de l'Agence régionale de santé Paca.

Avec 700 cas positifs pour 100.000 habitants, la métropole de Nice ne détient cependant pas le record en France: selon les autorités sanitaires, ce taux s'élevait ainsi à 901 dans la Communauté urbaine de Dunkerque (Nord).

Pour faire face à la situation, les autorités des Alpes-Maritimes ont aussi annoncé pour 15 jours, à compter de mardi, la fermeture des commerces de plus de 5.000 m2, hors pharmacies et commerces alimentaires. Et la jauge sera abaissée pour les commerces de plus de 400 m2. Les contrôles à la frontière italienne et dans les aéroports devraient aussi être renforcés.

Lundi soir, tous les passagers d'un vol Tunisair ont été soumis à des tests PCR à leur arrivée à Nice, en plus de la vérification de leur attestation de test PCR datant de moins de 72 heures. De telles opérations de dépistage aléatoires seront menées durant les 15 jours à venir, sur les vols arrivant à Nice depuis des pays hors de la zone Schengen, soit la Tunisie, le Maroc, la Turquie, la Russie et le Royaume-Uni.

Enfin le préfet a promis une "accélération" de la campagne vaccinale dans le département, où quelque 4.500 doses du vaccin Pfizer doivent être réceptionnées dans les prochains jours.

- "Au bon moment" -

"Confinement doit impérativement rimer avec vaccination massive", a répondu Charles-Ange Ginesy, président du département des Alpes-Maritimes, estimant "dérisoire" ce chiffre de 4.500 doses et en regrettant que seuls 29% des plus de 75 ans vivant dans le département aient pu être vaccinés à ce jour.

Alain Fischer, le coordinateur de la campagne de vaccination en France, s'est lui réjoui lundi sur LCI que "75%, des résidents en Ehpad aient été vaccinés, avec un bon taux d'acceptation" :"D'ici juin, on aura terminé de vacciner l'ensemble des personnes fragiles, 17 à 20 millions de Français, en tout cas ceux qui voudront", a-t-il estimé.

Autre bonne nouvelle lundi sur ce front des vaccins: le laboratoire Sanofi a annoncé qu'il produirait en France le vaccin contre le Covid-19 de son concurrent américain Johnson & Johnson, à partir du troisième trimestre de 2021.

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