Covid : le Pas-de-Calais confiné le week-end et 23 départements sous surveillance

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Par Rana MOUSSAOUI, Laurence BENHAMOU - Paris (AFP)
Publié le 04 mars 2021 - 02:22
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Pas-de-Calais confiné le week-end, centres commerciaux de plus de 10.000 m2 fermés dans 23 départements "sous surveillance" et "coup d'accélérateur sur les tests et la vaccination": Jean Castex a défendu jeudi la stratégie gouvernementale de non-confinement face à l'épidémie de Covid-19 dont la progression n'est pas, "à ce stade", exponentielle.

"Le confinement n'est pas impossible, mais il n'est pas inéluctable", a martelé le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse, en insistant sur la "contrepartie" d'un dépistage massif et de la vaccination.

"Nous ne sommes pas confrontés, en tous cas pas à ce stade, à une hausse exponentielle de l'épidémie, comme certains modèles le prévoyaient", a-t-il affirmé, en faisant valoir que "sur les sept derniers jours, le nombre de contaminations quotidiennes a augmenté de 1,4%, alors que ce même chiffre était de +14 % au cours de la semaine précédente".

Pour autant, Jean Castex, qui a refusé de "se satisfaire" de la situation, a indiqué que trois nouveaux départements (Hautes-Alpes, Aisne et Aube) sont placés sous surveillance renforcée, s'ajoutant aux vingt déjà sous ce statut depuis une semaine.

Dans toutes ces zones, les centre commerciaux non-alimentaires de plus de 10.000 m2 seront fermés.

Le Pas-de-Calais sera par ailleurs confiné dans son intégralité le week-end, à partir de ce samedi, 06H00, et seules les grandes surfaces de moins de 5.000 m2 y seront ouvertes. Les agglomérations de Nice et Dunkerque (Nord) avaient déjà connu ce sort depuis la semaine dernière. Comme prévu, Paris, l'Ile-de-France et Marseille y échappent, au moins pour l'instant.

Marine Le Pen, présidente du RN, a vivement réagi à cette annonce. "Encore une décision totalement arbitraire ! Alors que le taux d’incidence est le même dans le #PasDeCalais et le 93, les habitants du premier sont confinés alors que ceux du second y échappent. Pourquoi ? Les Français ne supportent plus ces décisions sans queue ni tête !", a-t-elle tweeté.

Le député LR Pierre-Henri Dumont a lui aussi dénoncé un "deux poids deux mesures intolérable".

"J'invite les habitants des 23 départements concernés à ne pas sortir, autant que possible, de leur département ou de leur région s'agissant des départements franciliens", a ajouté Jean Castex, sans toutefois poser d'interdiction formelle.

En appelant à un "coup d'accélérateur" sur la vaccination, le Premier ministre a indiqué que "nous devrions avoir vacciné au moins 20 millions de personnes" d'ici mi-mai, soit tous les plus de 50 ans volontaires, en estimant que "d'ici l'été, nous aurons reçu suffisamment de doses pour avoir proposé la vaccination à 30 millions de personnes, soit les deux tiers de la population de plus de 18 ans".

Quelque 3,2 millions de personnes ont pour l'instant reçu une première injection, et plus de 1,7 million ont été vaccinées avec deux doses.

Pour donner un coup d'accélérateur, un total de 135.000 nouvelles doses seront allouées aux 23 départements prioritaires dès jeudi, dont 12.000 à Nice et 11.000 à Paris ce week-end dans une opération flash, ont précisé les deux mairies.

A compter de la semaine du 15 mars, la vaccination sera autorisée dans les pharmacies pour "les personnes ayant plus de 50 ans et présentant une comorbidité".

Les patients concernés n'auront "pas besoin d'une prescription médicale" et pourront se rendre "directement en officine" pour y recevoir le vaccin AstraZeneca, a-t-il indiqué, en ajoutant que les personnes de 50 à 74 ans qui n'ont "pas de pathologie particulière" pourront se faire vacciner "à compter de mi-avril", un mois plus tôt qu'initialement prévu.

- Vaccination obligatoire des soignants ? -

Le Premier ministre a en outre appelé "solennellement" les personnels des résidences pour personnes âgées à se faire vacciner "très rapidement", en déplorant que "trop d'entre eux ne l'(aient) pas encore fait", afin de permettre le retour d'"une vie sociale apaisée" dans ces établissements.

De même le Premier ministre a enjoint les soignants, "médecins, infirmiers, sages-femmes, aides-soignants, aides à domicile", à se faire vacciner, alors que seul un tiers d'entre eux s'y est aujourd'hui astreint.

Quitte à rendre leur vaccination obligatoire, tel que réclamé par certains médecins? "Si (l'incitation) ne suffisait pas, alors nous pourrions envisager une saisine du Conseil consultatif national d'éthique qui serait fondé à nous dire s'il faut aller au-delà", a prévenu le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Interrogé quant à d'éventuelles flacons commandés par des médecins de ville qui ne seraient pas entièrement utilisés, M. Véran a expliqué que "la règle d'or est de ne jamais jeter le vaccin quand on peut vacciner quelqu'un", en précisant que, le cas échéant, le soignant peut faire preuve de "souplesse" et vacciner un patient non-prioritaire.

Le Premier ministre s'est en revanche montré prudent quant à un possible "retour à une vie plus normale", tel qu'esquissé mercredi par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui avait évoqué "peut-être dès la mi-avril".

"C'est un combat collectif: si les Français veulent que nous puissions nous affranchir, il faut déployer la vaccination et il faut aussi qu'ils respectent les règles", a sommé le locataire de Matignon. Sans évoquer quelque "pass sanitaire" imaginé par l'Elysée depuis plusieurs jours.

Jeudi soir, la France comptait lors des dernières vingt-quatre heures 295 morts du Covid-19, 293 nouvelles admissions dans les services de réanimation et 1.538 nouvelles admissions à l'hôpital

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