D'Arthur Noyer à Maëlys, Lelandais avance des morts accidentelles

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Par Sophie LAUTIER - Grenoble (AFP)
Publié le 06 avril 2018 - 15:50
Mis à jour le 07 avril 2018 - 10:58
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Des gendarmes bloquent le col de Marocaz près de Cruet le 29 mars 2018 alors que Nordahl Lelandais, qui est soupçonné d'avoir assassiné le caporal Arthur Noyer, est transporté par les enquêteurs sur l
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© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP/Archives
Des gendarmes bloquent le col de Marocaz près de Cruet le 29 mars 2018 alors que Nordahl Lelandais, qui est soupçonné d'avoir assassiné le caporal Arthur Noyer, est transporté par
© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP/Archives

Une "bagarre" suivie d'une chute mortelle pour Arthur Noyer; un coup au visage de Maëlys qui s'est avéré fatal: Nordahl Lelandais, soupçonné du meurtre de la fillette et de l'assassinat du caporal, présente à la justice ses scénarios de morts involontaires.

Après l'audition du mis en cause, le 29 mars, par les deux juges saisis de l'affaire Noyer à Chambéry, le parquet a précisé, vendredi, les aveux de l'ancien maître-chien de 35 ans sur les circonstances de la mort du militaire.

"Il fait état d'une bagarre entre eux", "il a admis avoir frappé de plusieurs coups de poing au visage Arthur Noyer", l'un d'eux ayant "entraîné la chute de ce dernier" et il aurait alors constaté son décès, a indiqué le parquet à l'AFP.

Des restes du crâne de la victime, puis d'autres ossements, avaient été découverts sur un chemin à Cruet (Savoie), à une vingtaine de kilomètres de Chambéry, là où le suspect et les magistrats se sont rendus le 29 mars.

Que s'est-il passé entre minuit et presque 4H du matin dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 ? Dans cet intervalle, le militaire de 24 ans, sorti de boîte de nuit dans le centre ville de Chambéry et qui cherchait à rejoindre sa caserne de chasseurs alpins à Barby, à 5 km, avait été pris en stop par Nordahl Lelandais.

Celui-ci l'avait reconnu le 5 février devant les juges mais il continuait à nier toute implication dans la mort du jeune homme. L'enquête a montré que leurs téléphones portables avaient déclenché les mêmes relais entre ces heures-là, prouvant qu'ils se déplaçaient ensemble, mais pas en direction du 13e BCA.

Les motifs de l'altercation invoquée désormais par Nordahl Lelandais ne sont pas connus à ce stade.

Contactés par l'AFP, son avocat, Me Alain Jakubowicz, et celui des parents de la victime, Me Bernard Boulloud, n'ont pas fait de commentaires. Et si le parquet de Chambéry est sorti exceptionnellement de son silence, c'est pour "éviter la propagation d'informations inexactes". RTL affirmait vendredi matin que Nordahl Lelandais avait "craqué et reconnu le meurtre" du caporal, "comme pour Maëlys".

- Morte dans la voiture -

Dans l'affaire de la fillette, le trentenaire, mis en examen pour meurtre, a parlé d'une mort "accidentelle" à la mi-février, acculé par la découverte d'infimes traces de sang dans le coffre de sa voiture.

Il avait alors conduit les enquêteurs jusqu'aux restes de l'enfant, dans des gorges escarpées du massif de la Chartreuse, avant de fournir "ses explications" aux juges d'instruction grenoblois le 19 mars, sur lesquelles rien n'avait filtré jusqu'à présent.

Mais vendredi, confirmant des informations de BFMTV, des sources proches du dossier ont détaillé à l'AFP la version de Nordahl Lelandais sur la mort de la fillette, disparue dans la nuit du 26 au 27 août lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère).

Selon lui, Maëlys serait montée dans sa voiture pour aller voir ses chiens. Sur le trajet, elle aurait paniqué et demandé de faire demi-tour en hurlant, et il lui aurait alors "mis un coup avec le revers de la main, violent, sur le visage". Voyant l'enfant évanouie, il dit s'être arrêté pour constater qu'elle ne respirait plus ; il l'aurait ensuite déposée dans un cabanon près de la maison de ses parents où il habite à Domessin (Savoie).

Après avoir jeté "son short taché de sang" - il parlait au début de tâches de vin - il est retourné au mariage, comme en atteste une vidéo de sa voiture exploitée par l'accusation. Plus tard dans la nuit, alors que la famille recherchait l'enfant, le suspect explique être revenu prendre le corps pour s'en débarrasser.

"Cette version est audible, les investigations se poursuivent", a déclaré à l'AFP une des sources, sans se prononcer sur la possibilité qu'un tel coup puisse tuer une enfant. Quant à la fracture de la mâchoire relevée sur les os de la fillette, "elle peut avoir pour origine un coup ou un choc violent".

Pour une autre source, le suspect adopte la même stratégie dans les deux dossiers pour plaider "les violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner".

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