Déconfinement : comment les entreprises préparent la reprise ?

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Par Elisabeth ROLLAND, Marie-Pierre FEREY - Paris (AFP)
Publié le 25 avril 2020 - 11:05
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A l'usine Toyota d'Onnaing, le 23 avril 2020
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© FRANCOIS LO PRESTI / AFP/Archives
A l'usine Toyota d'Onnaing, le 23 avril 2020
© FRANCOIS LO PRESTI / AFP/Archives

Désinfection des locaux, prise de température, tests, masques, horaires décalés, télétravail... Avec le déconfinement en vue, les entreprises préparent les conditions sanitaires du retour progressif des salariés dans les ateliers, magasins ou au bureau.

Face au coronavirus, c'est une obligation légale pour les employeurs qui doivent "prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la santé" des salariés, rappelle le ministère du Travail.

- Désinfecter -

Chez Renault, où la production industrielle redémarre très progressivement, un protocole sanitaire prévoit notamment des actions de "nettoyage et désinfection, des bus de transport jusqu'au poste de travail" dans les usines, a détaillé Patrice Haettel, directeur industriel France du constructeur automobile.

ArianeGroup, qui avait mis ses sites français à l'arrêt au début du confinement, a redémarré ces activités à partir de la fin mars, après "nettoyage et désinfection", avait indiqué l'industriel aérospatial et de défense.

- Contrôler -

A l'entrée de son usine d'Onnaing (Nord), Toyota a installé de grandes tentes où la température des salariés est contrôlée. Rouvert mardi, le site français du groupe japonais redémarre peu à peu sa production automobile.

Chez Veolia, une prise de température "systématique" avant l'accès aux bâtiments est aussi prévue. Le groupe propose au personnel un dépistage du coronavirus avec test PCR (détectant l'infection au moment où on le réalise) et test sérologique (détectant une forme d'immunité grâce à la présence d'anticorps). 20.000 des 50.000 salariés en France du géant du traitement de l'eau et des déchets travaillent actuellement sur le terrain.

- Protéger -

Les gestes barrière sont de mise dans les entreprises, notamment la distance d'un mètre entre les personnes.

Chez PSA à Hordain (Nord), la production n'a pas repris mais le groupe prépare le site avec, entre autres, une signalétique au sol. Dès l'entrée extérieure, des marquages dessinent les places à respecter dans des files d'attente où chaque salarié recevra gel hydroalcoolique, masques chirurgicaux et lunettes de protection.

Gérante d'une petite entreprise parisienne de pose de vitres et miroirs, Sophie Anselmo a acheté gel et masques en tissu pour ses sept salariés. "Les locaux sont petits, il va falloir un marquage au sol avec un sens de circulation. Pour les véhicules, j'ai mis des plexiglas de protection entre le conducteur et le passager. Les ouvriers ont leurs propres outils", précise-t-elle.

Les magasins fermés depuis la mi-mars pourront "largement" s'inspirer des mesures prises dans l'alimentaire, a relevé Jacques Creyssel, de la Fédération du commerce et de la distribution. Avec plexiglas aux caisses, masques pour le personnel, nombre de clients limité ou gel à l'entrée du magasin.

- Réorganiser -

Dans beaucoup d'entreprises, pour réduire le risque de contamination, il n'est pas question que tout le monde revienne en même temps.

Engie prévoit des "rotations" et "le télétravail restera une solution", explique Pierre Deheunynck, directeur général adjoint. Dans la tour du groupe de gaz et d'électricité à La Défense, près de Paris, 20 à 40% des 4.500 salariés pourraient revenir par roulement et en horaires décalés.

Afin d'éviter les autobus, métros ou trains bondés, les opérateurs des transports en commun réclament de nouveaux horaires de travail pour leurs voyageurs.

La patronne de la RATP Catherine Guillouard a souhaité vendredi que "les entreprises appliquent le télétravail au maximum pendant un certain temps" ou pratiquent "des horaires différenciés" pour lisser la fréquentation aux heures de pointe.

Il faudra "un gros travail de décalage des horaires au niveau des écoles, des entreprises, de l'administration", a renchéri le PDG de Transdev, Thierry Mallet.

- Dialoguer -

Le dialogue social dans l'entreprise est "essentiel en situation de crise", souligne le ministère. Engie échange toutes les semaines avec les représentants du personnel par vidéoconférence.

Chez Alstom, où les usines françaises ont redémarré progressivement ces deux dernières semaines, "un référentiel sanitaire" a été mis au point avec les syndicats.

A la SNCF, avant la remontée du trafic, "une table ronde de méthode" et des réunions "par métiers" sont prévues afin d'"analyser les besoins et adapter les gestes" des postes de travail, indique Laurent Brun, de la CGT-Cheminots.

Mais, insiste FO-Renault, il faut "prendre le temps de former" le personnel aux consignes sanitaires, pour "une reprise dans la sérénité".

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