Disparition d'Amandine : 30 ans de prison requis contre l'accusé, pour meurtre et viol

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Par AFP - Albi
Publié le 14 octobre 2020 - 14:14
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L'avocat de la famille Estrabaud, Pierre Dubuisson, s'entretient avec celui de Guerric Jehanno, Simon Cohen, le 8 octobre 2020 avant l'ouverture du procès à Albi
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© GEORGES GOBET / AFP/Archives
L'avocat de la famille Estrabaud, Pierre Dubuisson, s'entretient avec celui de Guerric Jehanno, Simon Cohen, le 8 octobre 2020 avant l'ouverture du procès à Albi
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Trente ans de prison ont été requis mercredi pour l'enlèvement, le viol et le meurtre d'Amandine Estrabaud, l'avocat général tentant de convaincre le jury des assises du Tarn de la culpabilité de Guerric Jehanno, qui clame son innocence, dans une affaire sans cadavre ni preuves matérielles.

Bernard Lavigne a appelé les jurés à se fier à leur "intime conviction" pour condamner l'accusé de 32 ans qu'un faisceau d'indices accable.

Le 18 juin 2013, la jeune femme de 30 ans était aperçue une dernière fois devant son domicile, en compagnie d'un homme qu'elle semblait connaître, selon sa voisine. Pas d'ADN retrouvé sur place, mais une porte d'entrée restée ouverte, une zone d'herbes couchées dans le jardin, des ballerines et des boucles d'oreilles.

Reprenant méthodiquement les détails des éléments de l'enquête, l'avocat général a écarté en premier lieu l'hypothèse d'une disparition volontaire, avancée par les avocats de la défense.

"Surtout, compte tenu du caractère d'Amandine, si elle avait décidé de disparaitre volontairement, elle savait qu'une enquête serait ouverte et n'aurait jamais supporté que sa disparition soit à l'origine de l'incarcération" de la dernière personne ayant été vue avec elle, estime-t-il.

Puis point par point, il a démontré comment une seule personne parmi les dizaines de personnes suspectées durant l'enquête, "remplit intégralement tous les critères" correspondant au profil de la dernière personne à avoir été vue avec Amandine Estrabaud: il connaissait la jeune femme, travaillait ce jour-là dans un chantier à Roquecourbe, avait la possibilité de conduire un fourgon blanc, et correspond physiquement à la description faite par la voisine.

"Mais ces éléments de contexte ne suffisent pas", dit M. Lavigne, revenant sur les déclarations de Guerric Jehanno au cours des mois suivant la disparition d'Amandine.

"A sa mère d'abord, à qui il ne cesse de répéter +je ne suis pas un assassin+, ou +si on retrouve du sang dans le fourgon c'est celui des truites+. Préoccupée, c'est elle qui alerte les gendarmes sur le comportement étrange de son fils", souligne l'avocat général.

M. Jehanno dira aussi à son meilleur ami "c'est mon histoire", lors d'une soirée où ils visionnaient ensemble un épisode de +Plus belle la vie+ sur une disparition, rappelle-t-il.

Mais c'est surtout après sa mise en examen qu'il va se confier à quatre co-détenus, à des moments différents, sur le meurtre et viol qu'il aurait commis sur une fille de son village, dessinant même un plan détaillé du lieu où il aurait enterré le corps.

Des informations qui vont "au-delà de ce que les enquêteurs lui reprochaient à l'époque, puisqu'il était uniquement mis en examen pour séquestration", poursuit l'avocat général.

Décrivant un accusé à la barre aux "réponses compliquées qui dit une chose puis son contraire" et rappelant que les expertises psychiatres ont écarté tout abolissement du discernement de M. Jehanno, le procureur a requis 30 ans de réclusion criminelle.

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