Expulsion vers Sarajevo de 5 membres de la famille de la jeune Bosniaque tondue, annonce Darmanin

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Par AFP - Paris
Publié le 24 octobre 2020 - 15:54
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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin quitte l'Elysée, le 21 octobre 2020 à Paris
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© Ludovic MARIN / AFP
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin quitte l'Elysée, le 21 octobre 2020 à Paris
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Cinq membres de la famille de la jeune fille musulmane bosniaque, tondue en août à Besançon parce qu'elle était amoureuse d'un jeune Serbe chrétien, ont été expulsés samedi vers Sarajevo, a annoncé le ministre de l'Intérieur dans un communiqué.

Il s'agit des parents de la jeune fille et de trois de leurs enfants, a-t-on précisé dans l'entourage de Gérald Darmanin. Les parents avaient été interpellés vendredi soir dès la fin de leur procès à Besançon, qui s'est achevé par leur condamnation en première instance à un an de prison dont quatre mois de sursis, assortie d'une interdiction du territoire français pendant cinq ans.

L'oncle et la tante de la jeune fille, condamnés à la même peine que les parents, bénéficient du statut de réfugié.

La jeune fille âgée de 17 ans sera, elle, "prise en charge par l'aide sociale à l'enfance et obtiendra à sa majorité un titre de séjour", ont ajouté le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, dans leur communiqué commun.

Après leur interpellation, les cinq membres de la famille de la jeune fille ont été acheminés au Centre de rétention administrative de Metz, puis conduits samedi matin à Nancy pour rallier Sarajevo, a-t-on précisé dans l'entourage de M. Darmanin.

"Je suis scandalisée", a réagi auprès de l'AFP Me Catherine Bresson, avocate des parents, précisant qu'elle ignorait la présence de fonctionnaires de la Police de l'air et des frontières au tribunal et ne trouvait "pas normal" que l'expulsion "ait été faite dans le dos de tout le monde, en catimini".

L'avocate a toutefois admis que cette expulsion était "légale" et n'avoir "juridiquement aucun moyen de s'y opposer".

Ses clients auxquels le statut de réfugié politique avait été refusé, a-t-elle expliqué, avaient "signé les documents pour rentrer dans leur pays bien avant les faits", leur retour étant repoussé en raison du Covid et pour des questions administratives. "Ils n'avaient pas besoin de Darmanin", a insisté Me Bresson.

Avocate de la victime, Me Céline Party, a relevé de la même manière que les parents "faisaient l'objet d'une obligation de quitter le territoire français" et "avaient opté pour un départ volontaire qui n'a pu se mettre en place à cause du confinement".

"J'aurais souhaité que les choses ne se fassent pas de cette manière pour que ma cliente puisse dire au revoir à ses frères et soeurs", a-t-elle toutefois ajouté.

Cette affaire avait soulevé une vive émotion en France et à l'étranger, rappelant le sort de milliers de femmes tondues à la Libération pour avoir entretenu une liaison avec un soldat allemand sous l’Occupation.

Fin août, M. Darmanin avait assuré qu'une procédure de reconduite à la frontière serait menée "dès la fin de la procédure judiciaire".

A l'audience, la jeune fille et la famille de son petit ami, présente au moment des faits le 17 août, ont affirmé qu'elle avait été emmenée dans sa chambre, molestée par les quatre adultes et tondue par son oncle.

Les parents, l'oncle et la tante ont reconnu pour leur part une ou deux claques, tout au plus, et soutenu que c'était son père qui l'avait rasée pour "la punir, pour qu’elle ne sorte plus" après une fugue de quatre jours avec le jeune homme, de trois ans son aîné.

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