Gare Saint-Charles : plusieurs interpellations à Marseille

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Par AFP
Publié le 03 octobre 2017 - 18:21
Mis à jour le 04 octobre 2017 - 01:20
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La rue où les deux jeunes femmes ont été poignardées, à Marseille, le 3 octobre 2017
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© boris HORVAT / AFP
La rue où les deux jeunes femmes ont été poignardées, à Marseille, le 3 octobre 2017
© boris HORVAT / AFP

Plusieurs personnes ont été interpellées mardi à Marseille, première importante progression de l'enquête ouverte sur le profil et le parcours d'Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans qui a tué deux jeunes cousines dimanche devant la gare Saint-Charles.

Au total, cinq personnes ont été arrêtées à Marseille mardi, dont au moins deux dans un immeuble d'apparence modeste qui abrite des logements sociaux et des locations temporaires à quelques centaines de mètres du Vieux-Port. Ayant été en relation avec Ahmed Hanachi, abattu après son attaque, quatre d'entre elles au moins ont été placées en garde à vue pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a-t-on appris de source judiciaire.

Un habitant de cet immeuble perquisitionné rue Sainte à Marseille, Youssef Zismati, a assisté à l'une des interpellations, révélées par La Provence: il a vu vers 14H00 "cinq ou six policiers arriver, dont certains cagoulés", a-t-il raconté à l'AFP. "Ils sont ressortis avec un individu aux cheveux gris et courts, un peu chauve, qu'ils ont mis dans une voiture", a-t-il ajouté.

Dans la soirée de mardi, une source proche de l'enquête annonçait une nouvelle interpellation et ajoutait qu'un sac noir appartenant à l'assaillant avait été retrouvé lors d'une perquisition dans son domicile marseillais, confirmant une information de la Provence. Le contenu du sac était en cours d'analyse.

Avant ces interpellations, l'enquête, menée sous la houlette de la justice antiterroriste, avait exploité les données du téléphone mobile de l'assaillant, notamment pour savoir s'il avait des connaissances en France et était en lien avec la mouvance radicale.

Les investigations ont permis d'établir qu'il avait écouté sur internet des chants religieux islamiques, selon une autre source proche de l'enquête.

- 'Identités variées' -

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a également confirmé devant l'Assemblée nationale, à l'occasion du vote du projet de loi antiterroriste, que les autorités tunisiennes avaient identifié l'assaillant comme étant Ahmed Hanachi, 29 ans.

"Tout au long de ces années, il avait emprunté à la fois en France dans les années 2005-2006 mais en même temps en Italie, les identités les plus variées, déclarant tantôt qu'il était Marocain, Algérien ou Tunisien", a déclaré le ministre.

Les enquêteurs cherchent depuis 48 heures à cerner la personnalité du tueur, abattu après avoir perpétré son crime au cri d'"Allah Akbar". "La violence des coups, leur nombre, montrent que l'auteur a fait preuve de détermination au moment de son passage à l'acte", a-t-on souligné de source proche du dossier auprès de l'AFP. Pour autant, "la revendication par l'Etat islamique", quelques heures après l'attaque, posait encore "vraiment question" mardi matin "car aucun élément ne relie l'assaillant à l'organisation" jihadiste à ce stade, selon la même source.

Interpellé vendredi à Lyon pour un vol à l'étalage, il avait déclaré vivre à Lyon, être SDF et sans emploi autre que des boulots de peintre non déclarés. Il avait aussi dit être un "consommateur de drogues dures" et "divorcé", avait précisé lundi le procureur de la République de Paris François Molins.

- Éventuelle défaillance -

Ahmed Hanachi, étranger en situation irrégulière interpellé deux jours avant son crime pour un vol, aurait-il dû être placé en rétention en vue d'une éventuelle expulsion? C'est pour faire la lumière sur une éventuelle défaillance judiciaire ou administrative que l'inspection générale de l'administration doitt commencer à enquêter mercredi.

Après son interpellation, Ahmed Hanachi avait bénéficié de la part de la justice d'un classement sans suite. Dans la foulée, "les autorités préfectorales locales n'ont pas été en mesure de prendre une mesure d'éloignement à son encontre", a déclaré lundi le procureur François Molins.

"La personne de permanence à la préfecture du Rhône, ayant autorité pour signer l'obligation de quitter le territoire et le placement en centre de rétention (...) était absente", a détaillé une source proche de l'enquête. Le centre de rétention administrative de Lyon-Saint-Exupéry (112 places), où il aurait pu être conduit, était par ailleurs "plein", et deux autres admissions de migrants ont été refusées samedi matin, a-t-on appris de source proche du dossier.

Les hommages aux deux victimes d'Ahmed Hanachi, se sont par ailleurs poursuivis mardi. Les députés ont observé une minute de silence en leur mémoire et en celle des victimes de la fusillade de Las Vegas, à l'Assemblée nationale, et un hommage a été rendu à Mauranne, étudiante en médecine, à la faculté de la Timone à Marseille. Une autre cérémonie devait avoir lieu mardi soir à Rillieux-la-Pape, près de Lyon, d'où étaient originaires Laura et sa famille.

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