Gaz, électricité : alerte sur la facture des Français

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Par Julien MIVIELLE - Paris (AFP)
Publié le 25 juin 2021 - 14:59
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Cette forte hausse des tarifs réglementés du gaz, qui doivent disparaître en 2023, fait suite à une période de baisse durant la crise
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© PIERRE ANDRIEU / AFP/Archives
Cette forte hausse des tarifs réglementés du gaz, qui doivent disparaître en 2023, fait suite à une période de baisse durant la crise
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Hausse de 10% du tarif réglementé du gaz en juillet, alerte sur le marché de l'électricité: la facture énergétique des Français risque de flamber ces prochains mois.

Le tarif réglementé de vente (TRV) du gaz naturel fourni par Engie va augmenter "de 9,96% HT au 1er juillet 2021", a annoncé vendredi la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

"Cette forte hausse est due principalement (pour 7,8%) à la hausse des prix du gaz sur le marché mondial liée à la reprise économique", explique-t-elle.

La CRE détaille les raisons de cette hausse sur les marchés: reprise qui dope la demande, bas niveaux des stocks de gaz, opérations de maintenance en mer du Nord, augmentation de la consommation de gaz pour la production d'électricité...

L'autre gros facteur est la hausse du coût des certificats d'économie d'énergie (CEE), un dispositif qui oblige les fournisseurs à financer des économies d'énergie.

Cette forte hausse des tarifs réglementés du gaz, qui doivent disparaître en 2023 mais concernent encore un tiers des abonnés, fait toutefois suite à une période de baisse durant la crise. Au final, ils n'ont augmenté que de 1,1% depuis le 1er janvier 2019, indique la CRE.

Mais les évolutions des tarifs du gaz, annoncées de mois en mois, créent une volatilité importante pour les consommateurs.

"Vous savez juste dix jours avant le mois à venir à quelle sauce vous allez être mangés en terme de tarification, et cela vous donne une quasi impossibilité d'avoir une prévisibilité budgétaire sur ce poste de dépense qui est relativement important", remarque Antoine Autier, responsable adjoint du service des Etudes de l’UFC-Que Choisir.

Le gouvernement, qui met en avant les aides aux plus modestes via notamment le chèque énergie, explique qu'il n'a pas pu cette année lisser la hausse sur plusieurs mois.

"Contrairement aux années précédentes, les anticipations des prix par les acteurs de marché ne laissent pas, à ce stade, apparaitre des baisses importantes pour les prochains mois : la situation ne se prête donc pas à mettre en place un lissage des prix en juillet 2021", explique-t-on au ministère de la Transition écologique.

- "Explosion" -

L'UFC a aussi pointé récemment une hausse de près de 50% en dix ans du tarif réglementé de vente de l'électricité, qui concerne lui encore la grande majorité des abonnés.

Or cette hausse n'est probablement pas finie. Le régulateur a déjà annoncé une augmentation du futur tarif d'utilisation des réseaux d'électricité, l'une des composantes de la facture, pour financer des investissements sur le réseau de transport (de RTE) et de distribution (d'Enedis).

La CRE avait ainsi calculé en décembre "des hausses tarifaires moyennes de 1,57% par an pour RTE et de 1,39% par an pour Enedis, soit une hausse d'environ 15 euros de la facture annuelle d’un particulier à l'horizon 2024".

Ces hausses liées au réseau sont habituellement répercutées dans les tarifs réglementés au 1er août. La CRE annonce également une évolution tarifaire au 1er février, qui reflète cette fois l'évolution des prix de l'électricité sur les marchés.

Or certains observateurs s'attendent en février à une hausse. "Ce qui est à peu près certain c'est qu'elle sera très importante", estime Frank Roubanovitch, président du Comité de liaison des entreprises consommatrices d'électricité (CLEEE).

"Les prix du marché sont en explosion en ce moment, puisqu'on est passé en quelques mois de 40 euros (du MWh) à 72 euros", relève-t-il.

Ces prix sur le marché reflètent l'évolution des prix du carbone et de certaines matières premières comme le gaz.

En outre, "il y a une exposition de plus en plus importante des fournisseurs alternatifs aux prix du marché plutôt qu'au nucléaire, ce qui entraîne des hausses quasi structurelles", regrette aussi Antoine Autier.

Les concurrents d'EDF ont en effet accès à l'électricité nucléaire produite par l'acteur historique à un prix fixe et plutôt bon marché (42 euros par MWh).

Mais ce mécanisme est plafonné et représente moins de 30% de la production d'EDF. Une augmentation de ce plafond ferait "baisser les prix mécaniquement", plaide M. Autier.

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