Manifestation de Génération identitaire à Paris contre son éventuelle dissolution

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Par AFP - Paris
Publié le 20 février 2021 - 16:09
Mis à jour le 21 février 2021 - 10:18
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Des membres et sympathisants de Génération identitaire manifestent à Paris, le 20 février 2021
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© Bertrand GUAY / AFP
Des membres et sympathisants de Génération identitaire manifestent à Paris, le 20 février 2021
© Bertrand GUAY / AFP

Entre 1.500 et 2.000 personnes se sont rassemblées samedi après-midi à Paris pour protester contre l'éventuelle dissolution du mouvement d'extrême droite radicale Génération identitaire, mesure réclamée de longue date par plusieurs associations mais dénoncée par le RN, a constaté un journaliste de l'AFP.

"La décision de dissoudre Génération identitaire ne tient pas la route. A aucun moment, ils n'ont violé la loi. C'est de la gesticulation politique", a déclaré à l'AFP Patrick Hays, vice-président de l'Institution Jean-Marie Le Pen en cours de création, sur la place Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement.

M. Hays, qui représentait Jean-Marie Le Pen dans la manifestation, estime que "2.000 personnes" étaient présentes sur la place, bouclée par les forces de police et un service d'ordre très visible.

Selon la Préfecture de police, 1.500 personnes ont participé à la manifestation.

Autour de lui, des manifestants scandaient "On est chez nous !", d'autres brandissaient des pancartes "Dissous car identitaire", alors que certains arboraient des casquettes avec le slogan "Make America Great Again", semblables à celles portées lors de la campagne de Donald Trump aux Etats-Unis.

A la tribune, dans leurs discours, les orateurs ont "remercié" entre autres le polémiste Eric "Zemmour de défendre nos idées", ainsi que l'ex-députée FN, Marion Maréchal, pour son soutien.

"Au aucun moment, Génération Identitaire n'a violé la loi. C'est totalement illogique de les dissoudre et c'est un risque en terme de liberté d'expression", a dit Jean-Frédéric Poisson, qui avait participé à la primaire de la droite en 2017 et successeur de Christine Boutin à la tête d'un petit parti ultra-conservateur.

"Si Génération Identitaire est dissous, demain n'importe quel mouvement d'opposition pourra être dissous au bon vouloir du pouvoir. C'est extrêmement problématique, ça s'appelle la tyrannie", a souligné Florian Philippot (les Patriotes), et ex-membre du RN.

Le RN, qui n'était pas officiellement représenté à la manifestation, avait dénoncé le 14 février, une décision "politique" et "une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales".

A la même heure, à moins d'un kilomètre de là, dans le quartier de Montparnasse, une centaine de manifestants étaient rassemblés à l'appel de l'Union syndicale Solidaires Paris notamment, avec pour mot d'ordre la "riposte antifasciste sociale". Ce rassemblement avait été interdit par la préfecture de police au motif que le rassemblement a été déclaré "hors délai".

Vers 14h30, la police a demandé aux manifestants de quitter la place, juste après que Jérôme Rodrigues, figure des "gilets jaunes" a été interpellé, selon une photographe de l'AFP. Placé en garde à vue "du chef de rebellion", il a été libéré mais "les investigations se poursuivent", a précisé le parquet.

Une fois leur manifestation dispersée, des militants "antifa" ont alors tenté de rejoindre le rassemblement de Génération Identitaire, provoquant sur place un bref moment de tension.

Au total, 26 personnes (pro ou anti Génération identitaire) ont été interpellées.

"C’est scandaleux d’avoir interdit un pauvre rassemblement pacifique comme le nôtre, il y a plus de forces de l’ordre que de manifestants alors que là-bas les néonazis manifestent tranquillement", a déclaré Karine, 36 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2.800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé par les spécialistes à 800 tout au plus.

Sa dissolution a été évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est dit "scandalisé" par une opération anti-migrants du groupuscule d'extrême droite dans les Pyrénées.

Le 13 février, M. Darmanin a annoncé avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l'organisation pour faire valoir ses arguments.

mep-els-sm-mk/pga/nm

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