"Gilet jaune" éborgné à Paris : "marche de soutien" à Valenciennes

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Par AFP - Valenciennes
Publié le 23 novembre 2019 - 16:01
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Manuel C., "gilet jaune" éborgné à Paris défile à Valencienne le 23 novembre 2019
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© FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Manuel C., "gilet jaune" éborgné à Paris défile à Valencienne le 23 novembre 2019
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Plusieurs centaines de personnes participaient samedi après-midi dans le calme à Valenciennes à une marche en soutien à Manuel C., "gilet jaune" qui a perdu l'usage d'un oeil après avoir été blessé par un projectile probablement tiré par la police à Paris le 16 novembre.

"On est tous unis. On a le droit de manifester. Toutes ces mutilations, c'est pas normal, on est en France, on a le droit de manifester", a déclaré à la presse "Manu", arrivé en voiture, sous les applaudissements, sur le parking d'une zone industrielle d'où est parti le cortège.

"C'est des gens qui soutiennent. J'ai eu tellement de soutien de toute la France, j'étais obligé de venir. (...) Je suis très ému, limite je vais pleurer d'un œil", a-t-il encore dit, parlant des manifestants comme une "famille".

"Justice", "justice", scandaient aussi les manifestants, qui ont chanté la Marseillaise.

Parmi eux se trouvait également Jérôme Rodrigues, "gilet jaune" blessé gravement à l’œil le 26 janvier, dont la plainte a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec arme".

"On est ici pour soutenir Manu", a-t-il déclaré, demandant de nouveau "un organe indépendant" pour "enquêter sur les policiers", déplorant que les policiers ne portent "aucun RIO, aucun brassard".

Manuel C., 41 ans, originaire de Valenciennes, est sorti jeudi de l'hôpital lillois où il a été opéré.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on le voit place d'Italie pendant la manifestation des "gilets jaunes" du 16 novembre. Alors que la situation est très tendue aux alentours, il discute à l'écart du chaos avec d'autres manifestants. Soudainement, un projectile vient le heurter violemment à l’œil gauche.

Lundi, le préfet de police de Paris Didier Lallement avait annoncé qu'il allait saisir l'IGPN.

De son côté, le parquet de Paris a ouvert une enquête judiciaire pour "violence par personne dépositaire de l'autorité publique avec armes ayant entraîné une interruption temporaire de travail de plus de huit jours" et confié les investigations à l'IGPN.

L'avocat de Manuel C., Arié Alimi, a lui annoncé le dépôt d'une plainte auprès du doyen des juges d'instruction pour réclamer une requalification criminelle des investigations.

Cette plainte doit être également déposée pour "violation de liberté individuelle". Elle vise nommément le préfet Lallement, l'accusant de complicité pour avoir autorisé l'usage de lanceurs de grenade 56 mm.

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