Héritage de Johnny Hallyday : premier arbitrage judiciaire

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Par Antoine GUY et Céline AGNIEL - Nanterre (AFP)
Publié le 13 avril 2018 - 00:42
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Laeticia Hallyday, Laura Smet, David Hallyday, Jade et Joy lors de l'enterrement du rockeur à l'église de la Madeleine à Paris le 9 décembre 2017
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© ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives
Laeticia Hallyday, Laura Smet, David Hallyday, Jade et Joy lors de l'enterrement du rockeur à l'église de la Madeleine à Paris le 9 décembre 2017
© ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives

Premier arbitrage judiciaire dans la bataille pour l'héritage de Johnny Hallyday: le tribunal de Nanterre se prononce vendredi sur le gel des biens du chanteur et le droit de regard sur son ultime album, demandés par ses deux enfants aînés.

David Hallyday et Laura Smet contestent le testament californien de leur père rédigé en 2014 et qui lègue l'ensemble de son patrimoine à sa veuve, Laeticia, ainsi qu'à leurs deux filles mineures, Jade et Joy. Ils ont donc saisi la justice pour demander le gel des biens immobiliers et droits artistiques du rockeur, décédé en décembre, en attendant une décision judiciaire sur le fond concernant la succession.

Une autre procédure est en cours pour décider du caractère légal ou illégal du testament, mais aucune audience n'a encore été fixée et elle pourrait prendre des mois voire des années.

Depuis février, la famille de l'ex-"idole des jeunes" se déchire sur son héritage. Dernier épisode en date: une longue interview de Laeticia Hallyday parue mercredi dans Le Point, la première depuis la mort de la star le 5 décembre. "On me vole mon deuil. On me roue de coups", y déclare-t-elle.

"Mon mari n’est plus là pour dire sa vérité. Auraient-ils osé faire cela du vivant de leur père?", interroge la veuve, qui assure n'avoir rien à voir avec la décision testamentaire de son mari: "On me fait passer pour celle que je ne suis pas", assure celle qui avait été décrite comme "manipulatrice" à l'audience du 30 mars.

- "Coffre-fort" -

Les avocats avaient ferraillé pendant près de quatre heures lors de cette audience au cours de laquelle les conseils de Laura Smet et David Hallyday avaient tenté de convaincre le tribunal de "l'urgence à agir" en raison de la mise en "trust" des biens de l'artiste.

"Coffre-fort", "déni de justice", "on finit par s'y perdre" et ne plus "savoir exactement comment les choses s'articulent" avaient tonné les cinq avocats des aînés Hallyday pour qualifier ce montage financier.

Depuis son décès, tous les actifs de Johnny Hallyday sont regroupés dans un trust baptisé JPS (pour Jean-Philippe Smet, son nom à l'état civil), une structure de droit anglo-saxon qui permet de réunir l'ensemble des biens d'une personne. Ce trust, basé en Californie où l'artiste résidait depuis 10 ans, avait été au centre des débats lors de l'audience.

Depuis vendredi, on en connaît le gestionnaire puisque la banque américaine Bank of America a accepté de tenir ce rôle.

Les avocats de Laura et David avaient aussi soulevé la question du rôle exact joué dans tout cela par Laeticia Hallyday, également désignée comme "exécuteur testamentaire" par son mari.

- "Droit moral" -

L'ex-mannequin de 43 ans n'est que la bénéficiaire de ce trust, avait rétorqué son avocat Me Ardavan Amir-Aslani. Les dispositions testamentaires successives du chanteur "vont effectivement dans une seule direction, vers sa femme", mais "est-ce que c'est interdit, immoral?", avait-il interrogé.

En effet, pour l'avocat et sa cliente, Johnny Hallyday avait déjà bien doté, de son vivant, ses enfants adultes, Laura, 34 ans, actrice, et David, 51 ans, lui aussi musicien.

Au total, le patrimoine de Johnny Hallyday représenterait plusieurs dizaines de millions d'euros: propriétés, voitures de luxe et droits issus de 1.160 chansons.

Outre ce patrimoine, les aînés du chanteur ont également demandé à la justice de pouvoir écouter le 51e album studio du rockeur, sur lequel il avait travaillé une grande partie de l'année 2017 et qui est resté inachevé.

Une dizaine de chansons ont été enregistrées, mais "non mixées" avant sa mort, avait souligné Me Carine Piccio, avocate de David.

Les enfants invoquent un "droit moral" qu'ils auraient sur l'oeuvre posthume de leur père, mais la maison de disques de Johnny, Warner Music France, leur a opposé à l'audience une fin de non-recevoir.

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