Hulot en guerre contre le libre-échange, au nom du climat

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Par AFP - Paris
Publié le 30 juin 2019 - 22:02
Mis à jour le 01 juillet 2019 - 08:48
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Nicolas Hulot le 22 novembre 2018 à Saint-Cloud
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© Bertrand GUAY / AFP/Archives
Nicolas Hulot le 22 novembre 2018 à Saint-Cloud
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Après s'en être pris à l'accord commercial UE-Canada, Nicolas Hulot est parti en guerre, dans un entretien au Monde dimanche, contre l'accord fraîchement conclu avec le Mercosur, "antinomique" avec la lutte contre le dérèglement climatique.

Sur tous les fronts ce week-end avec une autre interview accordée à Ouest-France et avec une tribune dans le Journal du dimanche, l'ancien ministre de la Transition écologique estime que "le libre-échange est à l'origine de toutes les problématiques écologiques".

"Il est fini le temps où j’arrondis les angles, terminé, j’en ai ras le bol. La mondialisation, les traités de libre-échange sont la cause de toute la crise que nous vivons", affirme-t-il au Monde.

Dans son viseur, l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay), conclu vendredi après plus de 20 ans de négociations, qui inquiète agriculteurs (en particulier les producteurs de viande) et ONG spécialisées sur les questions environnementales.

La situation écologique au Brésil depuis l'investiture en janvier du président d'extrême droite, Jair Bolsonaro, est une source de préoccupation. L'expansion des activités agricoles se fait dans le pays au prix d'une déforestation massive et provoque de plus en plus de conflits avec les communautés traditionnelles.

"Je ne vois pas comment on peut, sur un enjeu universel, signer un accord avec un pays qui bafoue, à ce point, ces objectifs", pointe M. Hulot, dénonçant une forme d'"incohérence".

"On finit par ne plus croire personne: on dit des choses et dans la foulée, on prend des engagements, on signe des traités qui nous mènent à l’opposé de nos intentions", dit celui qui a démissionné du gouvernement le 28 août 2018.

Remonté, l'ancien ministre en profite pour évoquer son scepticisme concernant l'accord de Paris, signé en 2015 sur la lutte contre le réchauffement climatique. Dix-neuf des vingt membres du G20 (hors États-Unis) viennent de réaffirmer samedi à Osaka (Japon) leur engagement pour sa "mise en œuvre complète".

Évoquant un texte "qui n’était malheureusement pas contraignant", il estime qu'on "a confondu la signature d’objectifs avec leur réalisation. Au niveau international, il faut être sans concession et s’unir avec les progressistes, faire un front commun contre ces conservateurs criminels contre l’humanité".

A travers ses multiples interventions du week-end, c'était aussi l'occasion pour M. Hulot de clamer son opposition au Ceta, l'accord de libre-échange entre UE et Canada ("un des pires élèves du G20"), et de plaider en France pour l'unité par-delà les clivages politiques.

"Nous devons absolument nous rassembler, au-delà de toutes nos barrières politiques, religieuses pour changer nos modes de vie. En temps de guerre, on est capable de s'unir sur l'essentiel. Et nous sommes en guerre!", estime-t-il dans Ouest-France.

S'il ne sera pas candidat aux municipales, Nicolas Hulot appelle "les maires de tous bords" à "faire un effort" pour "cesser de consommer des terres agricoles à tous crins" avec des projets immobiliers ou commerciaux.

Et de se dire "prêt" à apporter son "soutien à un gouvernement qui fera la démonstration qu'il veut véritablement faire rentrer l'écologie dans la modernité".

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