Immeubles effondrés à Marseille : le bailleur Marseille Habitat mis en examen

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Par AFP - Marseille
Publié le 04 novembre 2020 - 11:21
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Des pompiers sur les décombres des immeubles effondrés rue d'Aubagne à Marseille, le 5 novembre 2018
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© Loic AEDO, HO / BMPM/SM Aedo/AFP/Archives
Vue des deux immeubles effondrés rue d'Aubagne à Marseille, le 5 novembre 2018
© Loic AEDO, HO / BMPM/SM Aedo/AFP/Archives

Le bailleur social Marseille Habitat a été mis en examen notamment pour "homicides involontaires par violation délibérée d'une obligation de sécurité" dans l'enquête sur l'effondrement mortel de deux immeubles à Marseille en novembre 2018, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.

La société d'économie mixte de la ville de Marseille, propriétaire de l'un des deux bâtiments qui s'étaient écroulés rue d'Aubagne, le 63, a également été mise en examen pour blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui, a indiqué à l'AFP la procureure de Marseille Dominique Laurens, confirmant une information du site d'information locale Marsactu.

La présidente de Marseille Habitat depuis le changement de majorité à l'hôtel de ville lors des dernières élections municipales, Audrey Gatian, "sera entendue en tant que représentante morale", a expliqué Mme Laurens.

"Notre objectif est de faire toute la transparence sur ce drame. Nous sommes au côté de la justice", a réagi mercredi auprès de l'AFP Audrey Gatian, également adjointe à la politique de Ville.

"Cette mise en examen va nous permettre d'avoir accès au dossier", a poursuivi Mme Gatian qui explique s'être rendue mardi chez le juge d'instruction.

La mise en examen de la société d'économie mixte de la ville de Marseille est la première dans ce dossier.

Il y a quasiment deux ans jour pour jour, deux immeubles de l'hyper centre populaire de Marseille, aux 63 et 65 de la rue d'Aubagne, s'étaient effondrés, faisant huit morts. Ce drame avait mis en lumière l'ampleur du problème des logements insalubres dans la deuxième ville de France dirigée pendant 25 ans, jusqu'à l'été dernier, par le maire LR Jean-Claude Gaudin, autour duquel s'était cristallisé les critiques.

L'accès au numéro 63, immeuble à l'abandon, avait été condamné à la suite d'une procédure d'expropriation l'ayant attribué au bailleur social municipal Marseille Habitat en 2017, avait alors indiqué le parquet. L'immeuble situé au 65 était une copropriété privée.

Des nombreux signalements sur le mauvais état des deux bâtiments avaient été effectués par les habitants auprès de leurs propriétaires, du syndic, de la mairie ou encore des experts judiciaires intervenus au cours de différentes procédures.

"Il est symbolique que la première mise en examen concerne Marseille Habitat, c'est le coeur de la mairie, le système qu'elle a mis en place qui est visé", a réagi auprès de l'AFP Me Brice Grazzini, avocat de cinq familles parties civiles dans le dossier.

"C'est une mise en examen tout à fait logique, ils [les représentants de Marseille Habitat] étaient tout à fait informés vu le nombre d'expertises qui avaient été diligentées", a souligné Me Philippe Vouland, représentant lui aussi de victimes.

L'avocat s'attend néanmoins à ce que des "personnes physiques témoin des désordres" soient également mises en examen, du côté des experts par exemple. "Marseille Habitat, c'est le fusible de la mairie", a estimé Me Vouland auprès de l'AFP.

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