Jour J : des vétérans émus et heureux d'être là

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Par Chloé COUPEAU et les journalistes de l'AFP - Colleville-sur-Mer (France) (AFP)
Publié le 06 juin 2019 - 20:32
Mis à jour le 07 juin 2019 - 08:44
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Le président Emmanuel Macron salue un vétéran américain au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, le 6 juin 2019
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© Ian LANGSDON / POOL/AFP/Archives
Le président Emmanuel Macron salue un vétéran américain au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, le 6 juin 2019
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En ce 75e anniversaire du Débarquement, les vétérans, souvent centenaires ou presque, ont exprimé jeudi leur émotion et leur joie d'être là en ce jour si particulier, même si les cérémonies ont parfois réveillé en eux les images terribles du Débarquement.

Le président Emmanuel Macron a salué jeudi matin à Bayeux les "héros" du Débarquement du 6 juin 1944 et souligné l'importance de continuer à commémorer le Jour J. "Il ne faut jamais oublier ce que nous leur devons. Ces héros sont vivants et ceux qui sont tombés en martyrs, nous leur devons notre liberté", a-t-il dit.

Dans la foule, souvent accompagnés par leur famille, ces "héros" de toute nationalité, de moins en moins nombreux, ont reçu un hommage appuyé au cours des différentes cérémonies en Normandie.

Comme Jack Ewald, 94 ans. Alors qu'il marche doucement sur un chemin du cimetière américain de Colleville-sur-mer, surplombant Omaha Beach, des bateaux militaires passent au large sous un grand soleil rafraîchi par une petite brise.

Déjà venu en 2010, il est aujourd'hui de retour accompagné de sa petite fille pour une cérémonie importante à ses yeux.

"Mon Dieu je n'aurais manqué ça pour rien au monde", assure-t-il à l'AFP. "Je ne me suis jamais senti aussi en forme de ma vie, je n’ai jamais eu autant d’énergie depuis 10 ans, à voir ces vieux bonshommes qui ont tenu, qui sont encore en vie et je suis très heureux de l’être encore aussi !", affirme le vétéran.

Jack Ewald a participé au Débarquement à Omaha Beach. "C'était si terrible et horrible et maintenant c'est si beau", constate-t-il. Est-il un héros ? "Tout le monde dit ça ici. Mais je suis juste un vieil homme comme les autres qui ont fait cette guerre. Nous n'avons rien fait de spécial. Nous nous sommes protégés les uns les autres".

- "Fatigué mais content" -

Pour certains le retour sur les lieux du Débarquement est une première, comme pour le Canadien Alphonse Vautour, bientôt 100 ans. Le 6 juin 1944 il a débarqué à Juno Beach, dans un tank. Jeudi il était de retour sur place pour la cérémonie canadienne à Courseulles-sur-mer (Calvados).

"Ça fait se sentir bien de voir tout le monde; de voir qu'il y a encore de vieux camarades, des vieux soldats… Les vieux soldats, ça meurt pas", lâche-t-il.

Parmi les vétérans présents, il y a aussi de rares femmes comme la Québécoise Eugénie Turner, 96 ans, qui était dans la division féminine de l'aviation canadienne. Si elle n'a pas débarqué, elle a cependant participé au D-Day.

"Je suis très émotionnée parce que ça rappelle tellement de souvenirs. Mais je suis très heureuse de pouvoir participer", explique-t-elle.

"Je reviens chaque année. Tant que je pourrai, je viendrai, je ne le raterai pour rien au monde. C'est un jour important de ma vie", explique David Leon Teacher, un vétéran britannique de 95 ans de la RAF, lui aussi présent à la cérémonie.

Pour d'autres anciens soldats, ces cérémonies renvoient au drame qui s'est joué sur ces plages il y a 75 ans, comme pour Clifford Guard, 96 ans, qui a débarqué avec les Américains à Omaha Beach et a été blessé à la jambe. "Je suis fatigué mais je suis content", explique-t-il. Même si la cérémonie au cimetière américain le rend triste, "ça me rappelle le Débarquement. Certains de mes amis ont été tués. Je m'en souviendrai toujours".

"C’était triste de voir les pauvres gars dans l’eau, en train d’essayer de porter leurs fusils et leurs bicyclettes, c’est impossible de les oublier", se souvient aussi Victor Urch, 94 ans, vétéran de la Royal Navy britannique qui a débarqué le 7 juin.

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