SNCF : mobilisation modeste dans la rue et sur les quais

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Par Déborah CLAUDE - Paris (AFP)
Publié le 28 juin 2018 - 06:00
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Evolution du pourcentage de grévistes à la SNCF, par catégorie de métier
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Grèves à la SNCF
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Jour de la fin de la grève unitaire à la SNCF, FO et CGT avaient décidé jeudi de battre le pavé ensemble pour la première fois depuis 2016 dans le cadre d'un mouvement interprofessionnel, mais n'ont pas réussi à mobiliser largement pour défendre le "modèle social et républicain".

Après trois mois de grève en pointillés, 36 jours au total, la grève à la SNCF s'arrête jeudi pour la CFDT et l'Unsa ferroviaire, au lendemain de la promulgation de la loi qui réforme la SNCF. Le taux de grévistes, qui avait connu son plus bas niveau mercredi à 8,43%, est repassé au-dessus de la barre des 10% jeudi en milieu de journée, à 10,26%, selon la direction.

Les syndicats terminent le mouvement divisés: la CGT Cheminots et SUD-Rail ont lancé un appel à la grève les 6 et 7 juillet prochains, jours de départs en vacances. CFDT et Unsa ont suspendu la grève en juillet et août.

A Strasbourg, une vingtaine de cheminots s'étaient réunis place de la gare, autour d'une tente et d'un barbecue, pour distribuer des sandwiches aux usagers. "Ce n'est pas la fin de la grève, c'est la fin du calendrier", a affirmé à l'AFP Maxime Kieffer, délégué CGT.

Côté retrouvailles, la CGT et FO ont appelé à une journée interprofessionnelle pour la première fois depuis la loi El Khomri, en 2016. Les deux organisations n'avaient plus manifesté ensemble, sauf pour la défense du service public, depuis l'élection d'Emmanuel Macron.

"28 juin: faisons tous dérailler Macron", proclamait une banderole dans la manifestation parisienne, marquée par une forte présence des cheminots, entre la place de la Bastille et celle de la République. Mais la mobilisation est restée modeste: la CGT a comptabilisé 15.000 manifestants, la police 2.900.

- "Première manifestation de rentrée" -

Dans la matinée, entre 2.200 (police) et 4.000 (syndicats) personnes, parmi lesquelles de nombreux cheminots, des étudiants et des personnels hospitaliers, avaient manifesté dans les rues de Lyon. Au Havre, ils étaient 1.500 selon la police, 3.000 selon la CGT, qui avait mené tôt le matin une opération péage gratuit au Pont de Normandie.

Environ 150 personnes selon la police ont également manifesté à Rouen, où des militants ont bloqué des voies. A Bordeaux, ils étaient 200 à 250 dans le centre-ville, pour "lutter contre cette politique néfaste envers les salariés, envers les retraités, envers la population tout simplement", a résumé l'un des participants, Cyril Mauran, 48 ans, secrétaire syndical CGT du port de Bordeaux.

Il s'agit de "la première manifestation de la rentrée de septembre", a affirmé dans le cortège parisien le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, expliquant manifester "contre la politique d'austérité" et en faveur de "projets alternatifs en matière de pouvoir d'achat, d'industrie, de service public et de protection sociale". "Il ne faut pas que le gouvernement croie que les mobilisations sont terminées", a-t-il prévenu.

Nouveau patron de FO, Pascal Pavageau avait averti: "on n'est pas là pour faire un chiffre, on est là pour prendre date". Au sortir de son élection en avril, il avait expliqué avoir été mandaté pour "prendre contact avec les autres organisations avec la perspective d'une mobilisation interprofessionnelle".

Reste qu'il n'était pas aux côtés de Philippe Martinez au départ de la manifestation parisienne, expliquant avoir pris un "engagement de longue date" dans le Doubs. "Il n'y a pas de problème particulier avec qui que ce soit! Nous nous voyons régulièrement, que ce soit à cinq et à plus", avait-il assuré ces derniers jours.

- Réunion fin août -

Un an après l'élection d'Emmanuel Macron, les ordonnances travail et la réforme de la SNCF sont donc sur les rails sans qu'il y ait eu de mouvement social d'ampleur. Le président sortant du Medef, Pierre Gattaz, a de son côté revendiqué avoir "gagné le combat des idées".

Lors de la dernière manifestation interprofessionnelle à l'appel de la CGT le 19 avril, celle-ci avait comptabilisé 300.000 manifestants dans toute la France et la police 119.500.

FO et la CGT, associées aux organisations de jeunesse Unef, UNL et Fidl, ont d'ores et déjà invité les autres syndicats à "se réunir dès fin août pour analyser la situation sociale" afin d'"envisager" des initiatives unitaires. Prochains chantiers scrutés par les syndicats: la refonte envisagée des aides sociales et la réforme des retraites.

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