La classe politique réunie lundi pour l'hommage solennel à Jacques Chirac

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Par Dominique CHABROL - Paris (AFP)
Publié le 30 septembre 2019 - 06:00
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Le président Valéry Giscard d'Estaing (D) et son Premier ministre d'alors Jacques Chirac (G), au palais de l'Elysée à Paris le 25 août 1976
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Le président Valéry Giscard d'Estaing (D) et son Premier ministre d'alors Jacques Chirac (G), au palais de l'Elysée à Paris le 25 août 1976
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Anciens présidents, ministres, chefs de partis... La classe politique est réunie lundi pour l'hommage solennel qui doit être rendu à Jacques Chirac à midi en l'église Saint-Sulpice. Des compagnons de route de l'ex-chef de l'État mais aussi quelques anciens adversaires.

Au lendemain de l'hommage populaire aux Invalides et des milliers de messages de sympathie des Français, l'hommage officiel rassemble le gotha républicain aux côtés des chefs d'État et de gouvernement étrangers.

Aux deux premiers rangs de l'église doivent prendre place la famille, avec Claude Chirac au coin de l'allée centrale. Sur la droite, Emmanuel Macron et son épouse, le Premier ministre Edouard Philippe, les présidents des Assemblées Gérard Larcher et Richard Ferrand, ainsi que les anciens chefs de l'Etat Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni, François Hollande, Valéry Giscard d'Estaing et son épouse Anémone.

Une rivalité tenace a opposé Jacques Chirac à VGE, qui a toujours considéré que la "trahison" de son ancien Premier ministre (1974-1976) a contribué à sa défaite face à François Mitterrand en 1981. Aujourd'hui âgé de 93 ans, Valéry Giscard d'Estaing a fait part jeudi de son "émotion" à l'annonce de son décès dans un message très formel.

La "trahison" a également été au cœur des relations tumultueuses entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle de 1995. Ce que son parrain en politique ne lui pardonna jamais.

Au départ, François Hollande a été un adversaire déterminé du leader de la droite française qu'il était allé défié dans son fief corrézien lors des législatives de 1981. Mais la Corrèze les a ensuite rapprochés et il a chaleureusement salué le "combattant" et l'"humaniste" qui "aimait les gens".

Derrière la rangée d'Emmanuel Macron, la totalité du gouvernement doit s'installer puis les anciens Premiers ministres, notamment Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve ou Edith Cresson.

Des chiraquiens pur sucre, comme l'ancien Premier ministre Alain Juppé qui l'a accompagné pendant plus de 40 ans, mais aussi d'anciens adversaires qui ont salué depuis jeudi les qualités humaines de Jacques Chirac à défaut de son bilan, lui rendront hommage.

Assister à la cérémonie, selon un ordre protocolaire strictement établi, permettra aussi de se mêler aux dirigeants et ex-dirigeants venus du monde entier.

Les têtes couronnées - le Grand-duc du Luxembourg , le prince de Monaco, le roi de Jordanie, ou le prince d'Andorre - doivent côtoyer le président du Congo Denis Sassou-Nguesso, Vladimir Poutine et Bill Clinton. L'ex-président américain est l'un des rares qui ne pourra pas participer au déjeuner donné à l'issue de la cérémonie à l'Élysée.

- Ni Le Pen, ni Mélenchon -

Seule dissonance, la famille Chirac ayant émis des réserves sur sa venue, Marine Le Pen a indiqué dimanche qu'elle n'assistera pas à la cérémonie. Évoquant "le respect de l'esprit républicain", la patronne du Rassemblement national avait d'abord annoncé sa présence, comme le permet le protocole.

"C'est avec regret que nous prenons acte du refus de la famille Chirac" de respecter ces usages, "en permettant à tous les représentants élus du peuple français de se rendre (...) à la cérémonie d'hommage à l'ancien Président", a-t-elle déploré dans un tweet.

Jacques Chirac a été un adversaire résolu de son père Jean-Marie Le Pen, alors à la tête du Front national, qu'il avait battu au second tour lors de la présidentielle 2002.

"Dommage de casser ainsi ce moment d'union nationale", a commenté l'ancien ministre Thierry Mariani qui a rejoint le RN après s'être engagé en 1976 à la création du RPR avec Jacques Chirac.

Jean-Luc Mélenchon a pour sa part choisi de ne pas se rendre à Saint-Sulpice mais, "puisque la possibilité de choisir (lui) est donnée", il participera "à la cérémonie laïque" à l'Assemblée nationale, a-t-il tweeté. Lors des obsèques de François Mitterrand, le fidèle Michel Charasse, attaché à une laïcité stricte, avait refusé de pénétrer dans l'église de Jarnac où se déroulait les obsèques du président.

L'hommage quasi-unanime de la classe politique s'inscrit d'ailleurs dans la lignée de celui que Jacques Chirac avait rendu lui-même le 8 janvier 1996 à François Mitterrand au soir de son décès, son prédécesseur à l'Élysée qu'il avait pourtant farouchement combattu: un hommage télévisé de sept minutes, souvent salué depuis jeudi comme l'un des meilleurs discours de Jacques Chirac qui a contribué à son image de rassembleur.

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