A la veille du "Grenelle", des militantes demandent un "plan Marshall" contre les violences conjugales

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Par AFP - Paris
Publié le 02 septembre 2019 - 17:51
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Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes, le 16 février 2015 à Paris
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes, le 16 février 2015 à Paris
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Le "Grenelle des violences conjugales", organisé à partir de mardi par le gouvernement, doit déboucher sur un "plan Marshall" doté de 500 millions d'euros "au moins", voire un milliard, ont demandé lundi les associations féministes mobilisées sur le sujet.

"Ce qu'on attend, c'est un plan Marshall contre les violences faites aux femmes, ce qu'on attend c'est des résultats", a martelé Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes, lors d'une conférence de presse réunissant une dizaines d'associations.

"Ce qu'on veut, c'est qu'à la fin du Grenelle, tout soit mis en place pour qu'il y ait moins de féminicides en 2020, et même moins de féminicides d'ici la fin de l'année. Et ça, c'est possible!", a-t-elle ajouté.

Les associations, dont la Fédération Nationale Solidarité Femmes - qui gère le numéro d'écoute 3919 -, Femmes Solidaire ou le Planning familial, ont détaillé les mesures concrètes qu'elles souhaiteraient voir annoncer à l'occasion de ce "Grenelle".

Elles demandent notamment la création, avant la fin de l'année, d'au moins 2.000 places d'hébergement pour les femmes ayant fui le domicile conjugal, un renforcement de la prévention contre les violences sexistes dès l'école, la création d'instances judiciaires spécialisées, ou encore une meilleure formation des policiers et gendarmes appelés à recueillir les plaintes des femmes victimes.

A la veille de l'ouverture du Grenelle - prévu jusqu'au 25 novembre -, les militantes se sont dites "confiantes". "C'est un moment charnière, voire historique", car l'événement est inédit, a commenté Marie Cervetti, de l'association "Une femme, un toit". "Il y a une prise de conscience au plus haut niveau de l'Etat qu'il va falloir agir", pense-t-elle.

Cependant, les associations se veulent également "vigilantes".

"On ne veut pas un Grenelle des fake news, on va être extrêmement attentives à ce que ce ne soit pas une opération de communication de la part du gouvernement", a confié Mme Mailfert.

"On souhaite que ce qui va être annoncé demain soit budgété, soit concrètement réalisé. L'attente est énorme. Les 100 femmes qui ont été assassinées (depuis le début de l'année) nous obligent", a-t-elle ajouté.

S'il est très attendu par certaines associations, ce "Grenelle des violences conjugales" - dont l'ouverture est prévue mardi après-midi à Matignon en présence d'Edouard Philippe et de plusieurs de ses ministres - a en revanche été conspué par les militantes féministes non conviées, qui dénoncent une opération de communication gouvernementale.

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