L'abandon du projet Notre-Dame-des-Landes est "une erreur", pour Manuel Valls

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 19 janvier 2018 - 09:03
Image
L'ancien Premier ministre Manuel Valls, à l'Assemblée nationale, le 19 décembre 2017
Crédits
© Patrick KOVARIK / AFP/Archives
L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, est "une erreur", a jugé vendredi l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls.
© Patrick KOVARIK / AFP/Archives

L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, est "une erreur", a jugé vendredi l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, député apparenté LREM, tout en saluant "la méthode du Premier ministre, qui a été faite d'écoute, de concertation".

"Je pense que c'est une erreur en effet, c'est le mauvais choix, d'avoir abandonné ce projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes", a déclaré M. Valls sur RTL, estimant que "ce projet était indispensable pour la métropole de Nantes, pour la région Pays de la Loire, pour la Bretagne".

"Il faudra trouver des compensations, or elles vont être difficiles à trouver, à travers l'agrandissement, auquel je ne crois pas, de l'actuel aéroport de Nantes", a-t-il développé.

"Ensuite c'est une décision qui est contraire à un choix qui avait été celui des habitants en juin 2016", "il y a eu un choix qu'il aurait fallu respecter", a-t-il également souligné.

Selon l'ancien Premier ministre, cette décision peut en outre "légitimer des minorités violentes, radicales qui se sont opposées à ce projet". "Il y a des projets d'infrastructures en cours", a-t-il ajouté, citant le projet d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure ou le projet du Lyon-Turin, "donc sans comparer les dossiers, il faut faire attention".

"Moi je ne veux pas douter de l'autorité de l'Etat telle qu'elle est incarnée par le président de la République ou le Premier ministre, mais en tout cas je mets en garde, attention, parce que cette décision peut légitimer d'autres formes de violence", a insisté Manuel Valls, citant également le dossier corse.

M. Valls a enfin estimé que "ça va coûter cher", "plusieurs centaines de millions d'euros", en raison notamment des compensations que pourraient demander l'opérateur Vinci et les élus locaux.

Revenant sur le précédent quinquennat, M. Valls a admis qu'Edouard Philippe "a beau jeu" de rappeler qu'il n'y avait pas eu de "prise de décision au cours du quinquennat précédent".

"Il y a eu deux moments qui à mon avis auraient dû être utilisés pour évacuer la Zad", a affirmé l'ex-Premier ministre. "En septembre 2012, je le souhaitais et j'avais engagé les gendarmes sur le terrain comme ministre de l'Intérieur (...) et à l'époque, le président de la République (François Hollande, ndlr) et le Premier ministre de l'époque Jean-Marc Ayrault, m'ont demandé d'arrêter cette opération", a-t-il détaillé.

"Et puis il fallait réaliser l'évacuation à l'automne 2016, quand c'était possible, quelques semaines après la consultation qui avait vu une victoire nette du +oui+. Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur qui est un ami et que je respecte beaucoup, n'a pas voulu parce qu'il considérait qu'il y avait un danger", a poursuivi le député de l'Essonne. "Je pense que ça a été une erreur et qu'il aurait fallu le faire à ce moment-là pour faire vivre l'autorité de l'Etat".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.