Lactalis : perquisitions au siège social de Laval et à l'usine de Craon

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Par AFP - Laval
Publié le 17 janvier 2018 - 10:33
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Une note d'information sur le retrait de produits du groupe Lactalis affichée dans une pharmacie d'Orléans, le 11 janvier 2018
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© GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives
Des enquêteurs sont arrivés de façon coordonnée mercredi peu avant 09H30 au siège social de Lactalis à Laval et dans l'usine de Craon (Mayenne) d'où sont sortis les lots de lait contaminé à la salmonelle, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
© GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives

Des perquisitions étaient en cours mercredi sur cinq sites du groupe Lactalis, dont le siège et l'usine de Craon (Mayenne) d'où sont sortis des lots de lait infantile à l'origine de la contamination à la salmonellose de 37 bébés en France.

Outre le siège social à Laval et l'usine Celia de Craon, les trois autres sites du groupe visés par ces perquisitions sont les locaux des sociétés Lactalis Nutrition Santé et Lactalis Nutrition Diététique, où se situent notamment les services de contrôle qualité du groupe, à Torcé (Ille-et-Vilaine), les locaux d'une annexe du siège social à Changé (Mayenne), et les locaux de Lactalis International Europe à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), selon le parquet de Paris.

"Je vous confirme que des enquêteurs sont sur les sites du groupe. Comme nous l'avions indiqué, Lactalis se met à disposition de la justice et apportera tous les éléments nécessaires au bon déroulement de l'enquête", a déclaré à l'AFP Michel Nalet, le porte-parole du groupe laitier.

Au total sur les cinq sites, des magistrats et 70 enquêteurs de la gendarmerie se sont rendus sur place, selon une source proche du dossier. Ces investigations ont lieu dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte à Paris le 22 décembre pour "tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine" et "inexécution d'une procédure de retrait ou de rappel d'un produit" préjudiciable à la santé.

A ce jour, selon le parquet, six plaintes ont été enregistrées au pôle santé publique du parquet de Paris, chargé de les centraliser. Parmi ces plaintes, l'une émane de Quentin Guillemain, président de l'association des victimes de Lactalis, et une autre de l'association de consommateurs UFC Que Choisir. Le parquet s'attend à recevoir d'autres plaintes, actuellement traitées par les parquets locaux avant leur transmission au pôle spécialisé du parquet de Paris, selon une source proche du dossier.

A Laval, une douzaine de gendarmes étaient présents mercredi ainsi que des enquêteurs de la Section de recherche de la gendarmerie d'Angers, chargée des investigations, de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ainsi que de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), a constaté un journaliste de l'AFP.

Une dizaine de véhicules avait pénétré dans le même temps, peu avant 09H30, sur le site de l'usine de Craon et des gendarmes avaient été postés en faction aux entrées, a constaté un photographe de l'AFP.

- "conséquences néfastes" -

Trente-sept bébés ont été atteints de salmonellose en France après avoir consommé un produit d'alimentation infantile Lactalis infecté, selon un bilan au 11 janvier.

Tirant les leçons de cette affaire, le gouvernement s'est engagé mardi à renforcer les contrôles sanitaires des entreprises agroalimentaires et à améliorer la procédure de retrait-rappel des produits, qui a particulièrement posé problème dans le cas de Lactalis.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a annoncé vouloir "un cadre juridique renforcé" pour obliger les entreprises à transmettre à l’État les résultats de contrôles défavorables, que ce soit sur les produits ou l'environnement, dès lors qu'ils peuvent avoir des "conséquences néfastes" sur la santé publique.

Le ministre a également annoncé un "plan de contrôle spécifique" en trois mois des sites de production de produits laitiers infantiles, soit une centaine d'établissements.

Lactalis s'est vu reprocher d'avoir manqué de transparence et tardé à réagir après la détection de salmonelle dans son usine de Craon, lors d'autocontrôles réalisés en août et novembre. Cette contamination, qui concernait seulement l'environnement du site et non les produits, n'a été révélée au public que début décembre.

C'est ensuite le rappel des lots de lait infantile en trois étapes en décembre qui a semé la zizanie. Le retrait s'est par ailleurs révélé incomplet, certains distributeurs ayant continué à vendre des produits potentiellement contaminés pendant plusieurs semaines.

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