Le Medef se réunit pour avaliser les réformes de M. Roux de Bézieux

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Par Boris CAMBRELENG - Paris (AFP)
Publié le 02 juillet 2019 - 06:00
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Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, le 18 avril 2019 à Paris
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© ERIC PIERMONT / AFP/Archives
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, le 18 avril 2019 à Paris
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Le Medef réunit mardi son assemblée générale pour voter sa plus importante réforme en deux décennies, l'occasion pour son président Geoffroy Roux de Bézieux de tourner la page de la polémique déclenchée par l'invitation de Marion Maréchal.

Devant les contestations politiques, le président du Medef avait renoncé vendredi à convier l'ex-députée du Front national (devenu RN) à venir débattre dans le cadre de ses prestigieuses universités d'été, au sein d'un panel de responsables politiques.

Plusieurs députés de la République en Marche avaient notamment dénoncé la banalisation des idées d'extrême-droite qu'incarnait ce geste contraire à l'image plutôt consensuelle que le président du Medef était parvenu à cultiver jusque-là.

Après cet épisode mouvementé qu'il espère clos, M. Roux de Bézieux va soumettre mercredi aux adhérents du Medef une profonde réforme de la gouvernance et du financement de l'organisation patronale.

En attendant un possible changement de nom sur lequel les réflexions n'ont pas encore abouti, les évolutions portent sur le financement, une féminisation et une démocratisation des instances, ainsi que sur une plus grande ouverture à la société civile.

"C'est la réforme la plus importante du Medef depuis sa création (en 1999), et l'idée c'est de la voter en début de mandat pour éviter de revenir en dernière année avec des débats statutaires que nous avons connus précédemment", avait-il souligné lors de la présentation à la presse du projet le 19 juin.

Déjà adopté par le conseil exécutif, le texte doit encore recueillir l'assentiment des deux tiers des délégués à l'assemblée générale.

Sur son financement, d'ici 2023, le Medef renoncera à 4,4 millions d'euros, soit environ 12% de son budget, issus de fonds relevant des partenaires sociaux, en commençant par l'Unedic dès 2020.

Il s'agit de "dispositifs non encadrés par la loi et relevant des seuls partenaires sociaux", explique le Medef qui maintient toutefois son financement par l'association de gestion du fonds paritaire national (AGFPN), décrit à l'inverse comme un "dispositif légal et transparent".

- Démocratie et raison d'être -

L'organisation souhaite renforcer la présence des femmes dans ses instances, qui ne sont aujourd'hui que 8%, pour arriver à 30%, soit une "parité économique" reflétant la part de femmes chez les chefs d'entreprise.

Les branches professionnelles et les Medef territoriaux signeront "une charte d'engagement" pour atteindre cet objectif en trois ans.

Le processus démocratique interne sera réformé avec deux fois plus de délégués à l'assemblée générale, soit 1.100 au lieu de 550, et les droits de vote pour les organisations territoriales passeront de 31% à 40%, alors que près de six patrons sur sept adhèrent à travers les fédérations professionnelles.

"Il y a une demande de proximité, une demande d'écoute avec cette idée que le Medef doit être plus ouvert sur la société", affirme M. Roux de Bézieux.

Pour éviter en 2023 la répétition d'un débat autour de l'âge limite pour se présenter à la présidence de l'organisation, les candidats à sa succession devront avoir moins de 65 ans le jour de l'élection.

En 2017, la candidature de Jean-Dominique Sénard, alors patron de Michelin et qui faisait figure d'ultra-favori, avait été écartée en raison de son âge.

Le Medef veut par ailleurs créer une plateforme de dialogue permanent avec les ONG et dit avoir pris des contacts avec plusieurs d'entre elles à cette fin.

Enfin, à l'heure où grandissent les craintes des conséquences du changement climatique et les fractures sociales, la première organisation patronale se dotera d'une raison d'être, intitulée "agir ensemble pour une croissance responsable".

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