Le secteur pharmaceutique attend des mesures fortes du sommet de l'Etat

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 08 juillet 2018 - 08:00
Image
Des boîtes de médicaments dans les rayonnages d'une pharmacie, le 27 novembre 2017 à Paris
Crédits
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Des boîtes de médicaments dans les rayonnages d'une pharmacie, le 27 novembre 2017 à Paris
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives

La filière pharmaceutique attend beaucoup du Conseil stratégique des industries de santé (Csis) qui se réunira mardi à Matignon, réclamant un "changement de logiciel" du sommet de l'Etat pour redonner des couleurs à leur secteur et restaurer la confiance.

Créé en 2004 et se réunissant tous les deux ans sous l'égide du Premier ministre, le Csis est une instance de dialogue entre l'Etat et les industries de santé (médicaments, technologies et dispositifs médicaux).

Il sera précédé d'un dîner lundi à l'Elysée entre le président Emmanuel Macron et une trentaine de dirigeants de groupes pharmaceutiques français et internationaux.

"L'implication de l'Elysée dans la construction du Csis est un élément nouveau, cela donne plus de poids" à l'événement, salue Patrick Errard, président du Leem, la fédération française des industriels du médicament, interrogé par l'AFP.

"On semble être sur un Csis de mesures concrètes, avec un suivi, plutôt que d'intentionnalités" sans beaucoup d'effets lors des éditions précédentes, ajoute-t-il.

Les industries de santé constituent un poids lourd de l'économie française: la fédération chapeautant le secteur, la Féfis, regroupe plus de 2.500 entreprises de toutes tailles, totalisant un chiffre d'affaires de 90 milliards d'euros et représentant 455.000 emplois directs et associés. C'est le troisième secteur exportateur du pays, derrière l'aéronautique et l'automobile.

Mais la filière s'estime malade depuis plusieurs années, touchée de plein fouet par les baisses de prix et d'encadrement strict de la progression des dépenses de médicaments par l'assurance maladie.

Le secteur dit aussi pâtir d'une "complexité administrative hallucinante", selon les termes de M. Errard, freinant en particulier la mise en place d'essais cliniques en France.

Le chiffre d'affaires spécifique des médicaments remboursables en France a reculé de 0,6% en moyenne sur la période 2013-2017, et les exportations françaises de médicaments ont reculé de 3,7% l'an dernier, selon le Leem.

A ces difficultés s'ajoute la mauvaise réputation des industriels du médicament, particulièrement prégnante en France depuis le scandale sanitaire du Mediator, et plus récemment avec les polémiques récurrentes sur les prix des innovations thérapeutiques.

"Mais ce n'est pas parce qu'il y a eu le Mediator que l'on doit être banni de la scène publique pendant 30 ans" s'indigne Emmanuelle Quilès, PDG de Janssen France, filiale biopharmaceutique du géant américain Johnson and Johnson.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.