Les chercheurs français détenus en Iran en "danger de mort", selon leurs soutiens

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Par AFP - Paris
Publié le 02 mars 2020 - 20:46
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Performance artistique du Sénégalais Alioune Diagne à l'occasion d'une manifestation de soutien aux deux chercheurs détenus en Iran, le 11 février 2020 à Paris
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Performance artistique du Sénégalais Alioune Diagne à l'occasion d'une manifestation de soutien aux deux chercheurs détenus en Iran, le 11 février 2020 à Paris
© Thomas SAMSON / AFP/Archives

Les deux chercheurs français détenus en Iran, Fariba Adelkhah et Roland Marchal, dont le procès doit s'ouvrir mardi, sont "en danger de mort" en raison de l'épidémie de Covid-19 qui sévit dans ce pays, ont averti lundi deux membres de leur comité de soutien.

"Nous lançons aujourd'hui un cri d'alarme. Il en va désormais de leur vie", écrit Béatrice Hibou, chercheuse au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), dans une tribune parue lundi dans le quotidien français La Croix.

"Les deux prisonniers scientifiques sont en danger de mort du fait de l'entrée dans la prison du coronavirus, dont ils sont des victimes toutes désignées en raison de leur affaiblissement", renchérit Jean-François Bayart, professeur à l’Institut de Hautes Etudes Internationales (IHEID) de Genève, dans le quotidien suisse Le Temps.

Anthropologue franco-iranienne réputée, spécialiste du chiisme, Fariba Adelkhah est détenue depuis juin 2019 en Iran, tout comme son compagnon, l'africaniste Roland Marchal. Ils sont accusés de "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale", un chef d'accusation passible de deux à cinq ans de prison.

L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, condamnée sur des accusations similaires, craint d'avoir été contaminée par le nouveau coronavirus à la prison de Téhéran où elle est détenue. "Fariba Adelkhah pourrait avoir, elle aussi, contracté le coronavirus" à la prison d'Evine, relève Béatrice Hibou.

Elle est en outre très affaiblie par une grève de la faim de 49 jours. Elle a perdu 14 kilos, n'en pèse plus que 40 et souffre de graves douleurs aux reins non soignées, selon son comité de soutien. Roland Marchal est lui "malade et en mauvais état, mentalement et physiquement", selon leur avocat iranien.

Le comité de soutien dénonce des "accusations grotesques" et pointe des "tortures psychologiques", notamment lors de leurs interrogatoires.

"Ils font aussi l’objet d’une véritable torture affective puisqu’ils ne peuvent se voir ni même communiquer entre eux", écrit Jean-François Bayart dans une tribune au Monde publiée lundi.

Leurs conditions de détention sont "très dures". Ils ont très peu de contacts avec l'extérieur, relève-t-il.

Aucun des deux chercheurs n’a "jamais eu la moindre activité politique relative à l’Iran" et les deux sont connus pour "leur indépendance ombrageuse, voire rugueuse, à l’égard de toute forme de pouvoir ou d’intérêt que ce soit", souligne-t-il encore.

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