Les éleveurs français en colère contre les attaques de loup

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Par AFP
Publié le 09 octobre 2017 - 20:51
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Des bergers manifestent avec leurs troupeaux le 9 octobre 2017 à Lyon
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© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Des bergers manifestent avec leurs troupeaux le 9 octobre 2017 à Lyon
© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Echaudés par la multiplication des attaques de loup en France, plusieurs centaines d'éleveurs accompagnés d'un millier de brebis ont manifesté lundi à Lyon (sud-est), pour exiger le droit de tuer plus souvent le prédateur qui menace leurs troupeaux.

En 2016, plus de 10.000 bêtes ont été tuées en France dans des attaques attribuées au loup, surtout dans les Alpes et le sud du pays.

"Quand un jour tu découvres le cadavre d'une de tes brebis, égorgée par un loup, c'est horrible, c'est un traumatisme pour l'éleveur", explique Nicolas Fabre, éleveur de 38 ans à Cornus, dans la région de l'Aveyron (sud). "Si ça devient un enfer, je ferai autre chose", confie-t-il.

Son troupeau de plus de 500 bêtes a été attaqué à deux reprises ces derniers mois, et trois brebis tuées, un phénomène qui va croissant depuis la réapparition du prédateur en France au début des années 90.

Ces attaques ont ravivé en France le débat qui oppose les défenseurs de l'environnement favorable à sa protection, et les acteurs du pastoralisme traditionnel.

Le carnivore, présent sur 90% du territoire français jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, avait été totalement éradiqué de France dans les années 1930. Mais aujourd'hui, la population de "canis lupus" - espèce protégée en Europe -, en constante augmentation, est désormais estimée à environ 360 individus.

"Du temps de nos grands-parents, on allait voir les bêtes une fois par semaine et tout allait bien", raconte Julien Daumas, éleveur dans les Alpes-de-Haute-Provence.

- l'élevage en plein air menacé -

Aujourd'hui, la multiplication des loups menace désormais l'élevage traditionnel en plein air, assurent les professionnels. Rien ne protège de leurs attaques, ni les clôtures, ni les filets, ni les chiens de protection, selon eux. Impossible aussi de surveiller en permanence des troupeaux de plusieurs centaines de bêtes dispersés sur des dizaines d'hectares dans des zones accidentées et boisées, font-ils valoir.

Or, l'élevage en plein air est une nécessité pour respecter le cahier des charges de certains produits comme le fromage Roquefort AC, "fabriqué avec du lait de brebis qui doivent pâturer à l'extérieur", souligne François Giacobbi, éleveur.

Les pouvoirs publics ont autorisé l'abattage de 40 loups entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018. A la fin de l'été, période la plus dangereuse avec les brebis en pâturage, 22 loups avaient été tués.

Un nouveau "plan Loup" pour la période 2018-2022, qui fixe le nombre d'abattages autorisés, doit être négocié. Le ministère de l'Agriculture a fixé un objectif "zéro attaque", mais sans préciser comment l'atteindre.

La Fédération nationale ovine estime, elle, qu'"il faut pouvoir tirer sur le loup quand il attaque le troupeau", dit sa présidente, Michèle Boudoin. Et cela en dehors de tout quota d'abattage.

"Il faut que le loup ait peur de l'homme", insiste Mme Boudoin. "Il faut qu'il apprenne que lorsqu'il s'approche d'un troupeau, il est en danger de mort", renchérit François Giaccobi.

Et Michèle Boudoin de souhaiter un nouveau plan national du loup qui "remette en son coeur l'élevage et les éleveurs". La précédente version du plan présentée en septembre avait conduit les associations d'éleveurs à claquer la porte de la réunion.

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