Les étapes de Macron sur les sites de la Grande guerre

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Par Roland DE COURSON - Paris (AFP)
Publié le 02 novembre 2018 - 09:12
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La crête des Eparges, en août 2018
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© JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP/Archives
La crête des Eparges, en août 2018
© JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP/Archives

Le président Emmanuel Macron se rend la semaine prochaine dans plusieurs grands sites commémoratifs de la première guerre mondiale dans le nord-est de la France:

- Morhange -

Les environs de cette ville de Moselle, alors territoire allemand, sont le théâtre en août 1914 de la première grande bataille du conflit pour l'armée française, qui essuie une lourde défaite.

Le 19 août, appliquant la tactique de "l'offensive à outrance", l'infanterie française part à l'assaut des lignes ennemies. Elle avance sur une vingtaine de kilomètres avant d'être laminée par l'artillerie et les mitrailleuses allemandes. Avec leur uniforme du XIXe siècle à pantalon rouge et dépourvus de casques, les fantassins français sont une cible facile. Le 20 août, une puissante contre-offensive allemande contraint l'armée française à se replier après avoir perdu 5.000 hommes.

Un obélisque est érigé sur les lieux de la bataille après la guerre. Détruit par les Allemands en 1940, il est reconstruit en 1964.

- Les Éparges -

Le 17 février 1915 les Français partent à l'assaut de la crête stratégique des Éparges, dans la Meuse, tenue par l'armée allemande. La bataille dure jusqu'au 5 avril dans la boue, la neige et la pluie, et fait souvent rage sous terre: c'est la "guerre des mines". On compte 12.000 morts dans les deux camps, sans véritable gain territorial ni pour l'un ni pour l'autre.

L'écrivain Maurice Genevoix témoignera de l'horreur de cette bataille dans "Les Éparges". Un autre grand écrivain participe aux combats côté allemand: Ernst Jünger, qui est blessé.

Jalonnée de monuments commémoratifs, la crête comporte encore de nombreux cratères, cicatrices de la guerre des mines.

- Verdun -

Édifié à partir de 1920, l'Ossuaire de Douaumont accueille les ossements de 130.000 soldats français et allemands retrouvés sur ce champ de bataille qui vit tomber plus de 300.000 d'entre eux entre février et décembre 1916.

Parmi les autres sites du secteur figure la légendaire Tranchée des Baïonnettes, une section de tranchée dans laquelle furent ensevelis les corps de soldats français, leurs fossoyeurs plantant ensuite verticalement les fusils des morts pour signaler la sépulture collective.

- Le Monument aux héros de l'Armée noire -

Quelque 200.000 soldats noirs des colonies françaises d'Afrique combattent pendant la guerre, pour la plupart dans les rangs des "tirailleurs sénégalais". Environ 30.000 périssent.

Après le conflit, l'érection d'un monument pour leur rendre hommage est confiée au sculpteur Paul Moreau-Vauthier. Deux villes sont choisies pour l'héberger: Bamako et Reims. Les monuments jumeaux sont inaugurés en 1924. Ils sont constitués chacun de cinq tirailleurs en bronze sur un socle dessiné par l'architecte Auguste Bluysen.

Le monument de Bamako est toujours en place. Celui de Reims est détruit par l'occupant allemand en 1940. Il est remplacé en 1963 par deux obélisques et une plaque commémorative. Une reproduction du monument original, oeuvre du sculpteur Jean-François Gavoty sur un socle de sa création, est inaugurée en 2013.

- La Pierre d'Haudroy -

Le 7 novembre 1918 à 20h20, les plénipotentiaires allemands venus négocier l'armistice traversent les lignes françaises à La Flamengrie, dans l'Aisne. Le caporal-clairon Pierre Sellier reçoit alors l'ordre de sonner le premier "cessez-le-feu" depuis 1914. Tous les clairons sur le front sonneront ensuite officiellement l'armistice le 11 novembre à 11h.

Un monument en granit, la Pierre d'Haudroy, est érigé sur les lieux en 1925, portant l'inscription: "1918 - 7 novembre - 20 heures 20 - Ici triompha la ténacité du poilu". Dynamité par les Allemands en 1940, le monument est reconstruit en 1948.

- Notre-Dame-de-Lorette -

Quelque 40.000 soldats français tués au cours de la Première Guerre mondiale reposent dans cette nécropole du Pas-de-Calais. Au pied de l'édifice est installé un "anneau de mémoire", rendant hommage aux 600.000 victimes, de toutes nationalités, du conflit dans le Nord-Pas-de-Calais.

- Mémorial de Thiepval -

Ce mémorial massif de 45 mètres de haut à Thiepval (Somme), dédiée aux armées britannique et française et aux combattants sud-africains, est le plus grand du Commonwealth de par le monde. Y sont gravés les noms des 72.000 soldats du Royaume-Uni et d'Afrique du Sud portés disparus entre 1914 et 1918 dans la Somme.

- La Clairière de l'Armistice -

C'est sur ce site de la forêt de Compiègne (Oise) qu'est signé l'armistice le 11 novembre 1918 à 6 heures du matin, à bord du wagon du maréchal Foch, généralissime des armées alliées. Un musée y abrite aujourd'hui un wagon identique à l'original, emmené en Allemagne et détruit pendant la seconde guerre mondiale.

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