Les incertitudes demeurent après l'incendie dans la cathédrale de Nantes

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Par Laurent GESLIN - Nantes (AFP)
Publié le 20 juillet 2020 - 14:19
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Incendie volontaire, accident électrique ? Deux jours après l'incendie dans la cathédrale de Nantes, l'enquête restait marquée lundi par autant d'incertitudes sur l'origine du sinistre.

Un bénévole du diocèse de 39 ans avait été placé en garde à vue samedi. Les enquêteurs souhaitaient l'entendre sur les conditions de la fermeture de la cathédrale vendredi soir, car samedi, après l'incendie, aucune trace d'effraction n'avait été constatée sur les accès à l'édifice. Mais l'homme a été remis en liberté dimanche soir "sans aucune poursuite", a indiqué dimanche à l'AFP le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès.

Les investigations de la police judiciaire se poursuivent, mobilisant des experts en incendie du laboratoire de police scientifique et technique, pour tenter de déterminer l'origine du sinistre, dans le cadre de l'enquête ouverte pour "incendie volontaire".

L'enquête a révélé l'existence de trois points de feu distincts dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. "Entre le grand orgue, qui est sur la façade au premier étage et les autres feux, vous avez quasiment toute la distance de la cathédrale. Ils sont quand même à une distance conséquente les uns des autres", avait relevé samedi le procureur.

En dehors du grand orgue dont "très peu, voire pas du tout d'éléments seront sauvables", selon Philippe Charron, responsable du pôle patrimoine à la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), "la plupart des œuvres ont été sauvées" et sont remisées "notamment dans le château de Nantes".

"On va compter en semaines la mise en sécurité du site, (...) en mois l'investigation qui va se faire pierre par pierre" et, concernant la durée du chantier de reconstruction précédé d'une phase d'études, "là, l'unité sera plutôt l'année", a estimé M. Charron.

"Nous nous donnons pour objectif de rouvrir bien évidemment le plus vite possible", a insisté le responsable de la DRAC.

Lundi matin, quelques rares personnes passaient devant la cathédrale à la façade légèrement noircie, a constaté une journaliste de l'AFP. Un échafaudage et un camion de chantier étaient visibles et on pouvait voir aussi des agents municipaux s'affairer autour de l'édifice.

- Court-circuit électrique ? -

Jean-Yves Magnier, sacristain de la cathédrale, interrogé lundi par l'AFP, avance la piste d'un court-circuit électrique. "Ça a été un de mes premiers sentiments. Des vieilleries qui s'enflamment (...) J'ai des problèmes électriques très récurrents, pas toutes les semaines mais très récurrents. Donc, là, à mon avis, il y a des choses à creuser", a relevé ce chargé de l'entretien des lieux à l'AFP.

L'alerte avait été donnée samedi vers 07H45 par des passants qui avaient vu des flammes sortant de la cathédrale. Il a fallu environ deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire le feu qui a notamment détruit un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe siècle et le grand orgue.

Cet orgue était installé sur une plateforme érigée en 1620, à laquelle on accède par un escalier de 66 marches.

Si les investigations ont pu permettre aux enquêteurs d'accéder aux endroits des deux départs de feu situés au niveau de l'autel et de la nef, ils n'avaient pas encore pu accéder à la plateforme, fragilisée par l'incendie, et donc au grand orgue.

Le parquet de Nantes, sollicité par l'AFP lundi matin, a indiqué qu'il n'y aurait "pas de communication aujourd'hui".

Le Premier ministre Jean Castex, accompagné des ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin et de la Culture, Roselyne Bachelot, venu samedi après-midi sur place, a rendu hommage "au dévouement et au très grand professionnalisme" de la centaine de sapeurs-pompiers mobilisés.

L’État "prendra toute sa part" dans la reconstruction, a promis M. Castex. Pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, "c'est une obligation pour l’État parce que c'est sa propriété, (...) donc, nous répondrons présents".

Plusieurs appels aux dons ont été lancés dont l'un, porté par la Fondation du Patrimoine, atteignait lundi 32.000 euros.

L'incendie de la cathédrale de Nantes, survenu 15 mois après celui de Notre-Dame de Paris, suscite une vive émotion chez les Nantais, dont certains ont conservé le souvenir d'un précédent incendie de l'édifice, le 28 janvier 1972.

L'édification de cette cathédrale, de style gothique flamboyant, a duré plusieurs siècles (de 1434 à 1891).

lg-mh-faa-jlv-mcl/gvy/ach

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