Covid-19 : Castex justifie les nouvelles restrictions, boycott massif des oppositions

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Par AFP - Paris
Publié le 01 avril 2021 - 05:38
Mis à jour le 02 avril 2021 - 01:30
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Emmanuel Macron à l'Elysée durant son allocution diffusée sur BFMTV, à Paris le 31 mars 2021
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© Ludovic MARIN / AFP
Emmanuel Macron à l'Elysée durant son allocution diffusée sur BFMTV, à Paris le 31 mars 2021
© Ludovic MARIN / AFP

Le Premier ministre Jean Castex a défendu avec force jeudi les nouvelles restrictions contre la troisième vague de Covid-19, devant une Assemblée houleuse puis un Sénat plus mesuré, mais où l'opposition a également largement boycotté le vote final.

Pas d'alcool sur la voie publique, aide aux familles modestes privées de cantines scolaires, maintien des concours dans le supérieur et déplacements permis pour accompagner ses enfants chez leurs grands-parents: les députés ont approuvé les nouvelles restrictions par 348 voix contre 9, et les sénateurs par 39 voix contre 2 - seuls 45 sénateurs ont pris part au vote sur 348.

Mais ces votes ont été marqués par un boycott massif des oppositions de droite (LR) comme de gauche (LFI, PS, PCF) pour dénoncer un "piétinement du parlement" appelé à voter sur des mesures déjà actées par l'exécutif.

Ce débat est "un mauvais poisson d'avril, et comme tous les poissons, il pourrira par la tête", a cinglé Jean-Luc Mélenchon au nom des députés LFI.

"Nous n’avons pas à cautionner cette parodie de démocratie!" a lancé le patron des députés LR Damien Abad. "Vous prenez les chambres parlementaires pour un paillasson", a renchéri le chef de file des sénateurs PS Patrick Kanner, quand son homologue LR Bruno Retailleau dénonçait un parlement "pris en otage".

- Régionales -

Mis en cause, le chef du gouvernement a vilipendé "les y a qu'à - faut qu'on" qui "cherchent à tirer des avantages politiques d'un drame national". "Vous seriez à ma place vous feriez pareil", a-t-il tempêté.

"Parler d'une bureaucratie misérable, incapable d'accélérer la vaccination, c'est tout simplement indigne", a accusé M. Castex, salué à la fin de sa prise de parole par une longue ovation debout sur les bancs de la majorité.

Appelant les Français à "fournir un effort supplémentaire" mais sans confinement strict, Emmanuel Macron a annoncé mercredi soir la fermeture pour trois à quatre semaines des crèches et établissements scolaires. La question de savoir si les assistantes maternelles pourront ou non accueillir des enfants n'est pas définitivement tranchée, mais devrait l'être vendredi, a affirmé Matignon, après avoir annoncé que les enfants ne pourraient être gardés afin d'être "en cohérence" avec les crèches fermées.

La ministre du Travail Elisabeth Borne a de son côté rappelé qu'un salarié en télétravail pouvait demander à être placé en activité partielle si la garde de ses enfants était incompatible avec son activité professionnelle.

Le chef de l'Etat a également étendu à tout le pays des restrictions déjà imposées à 19 départements.

Ces nouvelles mesures sont "nécessaires pour nous permettre de franchir un cap, espérons-le un dernier cap, dans la perspective du déploiement massif de la vaccination et d’un retour à une vie normale", a justifié le chef du gouvernement.

Elles devraient notamment permettre "d'améliorer la situation sanitaire" pour les élections régionales et départementales de juin. "A ce stade", le gouvernement privilégie leur maintien, a affirmé Jean Castex au Sénat.

Après Pâques, il sera toutefois toujours possible d'"accompagner ou aller chercher un enfant chez un parent, un grand-parent ou un proche", a-t-il précisé.

"Il n’y a pas d’opposition entre le pouvoir politique et le pouvoir médical, nous tenons le plus grand compte des avis" scientifiques, a assuré le Premier ministre, qui a condamné "sans réserve" ceux qui ne respectent pas "les règles sanitaires".

- "Renforts"-

La consommation d'alcool sur la voie publique sera en outre interdite, les concours maintenus dans le supérieur quoique dans des conditions "adaptées", et des aides seront déployées pour les familles modestes dont les enfants n'iront plus à la cantine, a précisé le chef du gouvernement.

Des mesures diversement appréciées à Bordeaux où l'AFP a interrogé des salariés: "On était quand même un territoire finalement peu infecté, (…) ce n'était pas la peine de nous confiner comme toute la France", a déclaré Alain, salarié du secteur bancaire.

Selon Bercy, le nombre d'établissements fermés va, avec ces mesures, passer de 90.000 à 150.000 et le coût total des aides aux entreprises va atteindre 11 milliards d'euros par mois.

Le chef de l'Etat a promis la réouverture de certains lieux de culture et des terrasses à partir de la mi-mai. Un retour espéré grâce à une accélération de la campagne de vaccination, élargie aux plus de 60 ans à partir du 16 avril, puis aux plus de 50 ans le 15 mai et à partir de la mi-juin aux moins de 50 ans.

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé des "renforts supplémentaires" en réanimation pour faire face à l'afflux de malades graves du Covid-19 et passer "dans les prochains jours" à 10.200 lits, selon Jean Castex, contre 7.665 actuellement, dont 5.109 sont désormais occupés par des malades Covid.

Sous la pression de critiques crescendo de nombreux médecins et des oppositions, Emmanuel Macron avait admis mercredi "des erreurs" dans la gestion de la crise, après avoir refusé tout "mea culpa" pour avoir décidé fin janvier de ne pas reconfiner.

Le président de la région Provence-Alpes Côte d'Azur Renaud Muselier a proposé, dans un courrier à M. Castex, d'élever le crédit d'impôt des gardes d'enfants pour les parents qui ne peuvent pas télétravailler, débloquant lui-même un "ticket nounou" de 200 euros en avril pour ces mêmes familles.

leb-jri-cg-abd/rh/cbn

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