Loire : un policier dans le coma après avoir reçu un projectile à la tête

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Par Denis MEYNARD - Saint-Étienne (AFP)
Publié le 14 mai 2021 - 19:46
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Un policier a été opéré à Saint-Etienne après avoir été blessé lors d'une intervention
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Un policier a été opéré à Saint-Etienne après avoir été blessé lors d'une intervention
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Un policier se trouvait vendredi dans le coma, avec pronostic vital engagé, après avoir reçu un projectile à la tête à Rive-de-Gier (Loire), une agression qui suscite de nombreuses réactions après le meurtre récent de deux fonctionnaires de police.

Lors d'une intervention pour tapage nocturne, peu après minuit, le brigadier-chef de 50 ans, père de deux enfants, a reçu un projectile à la tête, certaines sources évoquant une bouteille. Il a perdu connaissance et s’est écroulé au sol, dans une rue de cette ville de l'agglomération de Saint-Etienne après .

Son pronostic vital est engagé, a indiqué devant la presse le directeur départemental de la sûreté publique Cédric Esson, alors que les premières informations étaient plutôt rassurantes.

Le fonctionnaire a été évacué dans un premier temps vers l'hôpital voisin de Saint-Chamond, puis transporté au CHU de Saint-Etienne, où il a été constaté qu'il souffrait "d'une plaie à la tête au niveau de la tempe" nécessitant "une intervention en urgence à cause d'un hématome", a expliqué M. Esson.

"Il n'est toujours pas réveillé. Le coma est pour l'instant prolongé et visiblement les atteintes qu'il a eues sont extrêmement graves", a-t-il poursuivi.

"Sur le plan post-opératoire, des inquiétudes se font désormais jour", a reconnu André Merle, procureur adjoint de la République de Saint-Etienne qui, en fin de matinée, avait relevé que "l'opération s'était bien passée".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a apporté "tout son soutien" au blessé et à ses collègues. "Nos services sont pleinement mobilisés pour retrouver l’auteur des faits", a-t-il assuré sur Twitter.

La victime faisait partie d’un équipage de trois policiers du commissariat de Saint-Chamond qui veillait à l’application du couvre-feu. Il est allé à la rencontre d’un groupe d’une quinzaine de jeunes hommes, signalés pour "tapage nocturne" dans le quartier du Grand pont, selon Vincent Bony, le maire PCF de Rive-de-Gier.

"Les individus ont dans un premier temps refusé de partir, invoquant l'Aïd (ndlr : la fête musulmane qui marque la fin du ramadan), puis lancé des projectiles en direction des policiers", a expliqué à l’AFP André Merle.

Les individus se sont armés de tout ce qu’ils avaient "à côté d’eux, à savoir des bouteilles, des parpaings", poussant les policiers à faire usage de gaz lacrymogène, avant d'essuyer "une pluie de projectiles", selon le DDSP.

- De nombreuses réactions de soutien -

Deux des policiers sont parvenus à se réfugier à l'intérieur de leur véhicule, avant de retrouver leur collègue inconscient au pied de celui-ci.

Personne n’avait encore été interpellé vendredi après-midi, dans le cadre de l’enquête ouverte pour blessures volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique, des faits passibles de 10 ans d'emprisonnement.

Un appel a témoins a été lancé par le parquet de Saint-Etienne.

L'agression a suscité de nombreuses réactions de soutien au fonctionnaire blessé et de condamnations de la part de responsables politiques locaux et nationaux.

Le syndicat Alliance Police nationale a demandé "la mise en place rapide de peines minimales et incompressibles pour les auteurs de tels actes".

"Plus une semaine ne passe sans qu’un policier soit assassiné ou grièvement blessé. Si nous n’arrêtons pas ces criminels, ils ne s’arrêteront pas...", a commenté Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national.

Gaël Perdriau, le président (LR) de la métropole de Saint-Etienne, a lui dénoncé "la banalisation et la récurrence de tels actes", qui mettent "en évidence les carences d'une société qui ne respecte plus ses policiers, ses soignants, ses professeurs, ses sapeurs-pompiers, ou tout autre agent".

Cette nouvelle agression envers les forces de l'ordre intervient après le meurtre d'Eric Masson, brigadier tué le 5 mai à Avignon lors d'un contrôle sur un point de trafic de drogue et la mort de Stéphanie Monfermé, agente administrative poignardée au commissariat de Rambouillet (Yvelines).

Le premier ministre Jean Castex a annoncé en lundi soir un durcissement des peines encourues par les agresseurs de policiers et de gendarmes, et notamment une peine de sûreté de 30 ans pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime commis contre les forces de l'ordre.

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