Macron fait de la lecture une grande cause nationale et se défend d'être "en campagne"

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Par AFP - Château-Thierry
Publié le 17 juin 2021 - 19:26
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Le président Emmanuel Macron au contact du public à Poix-de-Picardie, le 17 juin 2021, lors d'une visite destinée à promouvoir la lecture et à en faire une cause nationale
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© Denis CHARLET / AFP
Le président Emmanuel Macron au contact du public à Poix-de-Picardie, le 17 juin 2021, lors d'une visite destinée à promouvoir la lecture et à en faire une cause nationale
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Emmanuel Macron a érigé jeudi la lecture au rang de grande cause nationale, de l'été 2021 à l'été 2022, lors d'un long déplacement dans les Hauts-de-France, et s'est défendu d'être "en campagne".

"En lançant aujourd'hui cette grande cause nationale qu'est la lecture, ce que nous voulons faire, c'est véritablement mobiliser les enseignants, toutes les associations qui se battent sur ce sujet, nos bibliothécaires, nos libraires, nos éditeurs, nos écrivains, nos acteurs, nos diseurs, parce que lire et en particulier à voix haute, doit être remis au cœur de l'engagement de toute la nation", a expliqué le chef de l'Etat.

Pour lui, "la bataille pour pouvoir savoir lire, écrire, mais aussi savoir compter, se comporter, est essentielle", a expliqué le chef de l'Etat lors d'une visite à Château-Thierry (Aisne).

Dans la matinée, le président de la République s'était rendu dans la Somme, à Poix-de-Picardie, où il a échangé avec des élèves et des parents.

A l'approche des élections régionales et alors que le vote dans les Hauts-de-France s'annonce comme l'un des plus scrutés, il s'est défendu d'être en campagne. "On ne peut pas être dans l’abstention du travail", s'est-il défendu. "J'ai un mandat qui dure jusque mai 2022. Donc je suis au travail" car "la situation du pays requiert d’être pleinement mobilisé", a-t-il encore expliqué, en assurant "ne rien" toucher "des sujets régionaux".

Ce déplacement s'inscrit dans la tournée du chef de l'Etat destinée à "prendre le pouls du pays" en pleine sortie de crise. Il s'est déjà rendu dans le Lot et la semaine dernière dans la Drôme, une visite perturbée par la gifle que lui a donnée un jeune homme.

Après un bain de foule avec une centaine de personnes, Emmanuel Macron a passé deux heures dans l'école élémentaire, où il a salué les enfants. Une fillette l'a alors interrogé quant à "la claque" reçue il y a dix jours. "C'est pas agréable et c'est pas bien", lui a répondu Emmanuel Macron, qui a ensuite échangé avec des parents d'élèves sur leur expérience familiale de la crise du Covid-19 et sur leurs "attentes et inquiétudes pour la période qui s'ouvre".

- "Notre propre bêtise" -

Le président de la République s'est ensuite rendu à Château-Thierry, dans la maison où est né Jean de La Fontaine il y a 400 ans, en compagnie du comédien Fabrice Lucchini, l'un de ses proches.

Le chef de l'Etat a longuement défendu l'œuvre du fabuliste, en déplorant "une capacité à être, en quelque sorte, les juges avec l'esprit contemporain d'une histoire, qui évidemment a fait son propre cheminement", alors qu'il était interrogé sur des écrits litigieux de La Fontaine, notamment dénoncés par certains féministes.

"L'anachronisme n'aide jamais", a-t-il encore lancé, en estimant que "ce qui est intéressant, c'est d'abord de se frotter au génie, de se frotter la cervelle et de comprendre comment aussi ce cheminement est né, parce qu'ils avaient eux-mêmes leur esprit du temps avec la bêtise du temps".

"Nous avons notre propre bêtise. Et ça m'intéresse plus de voir où est la bêtise chez nous que la différence facile avec les gens, il y a 500 ans, 400 ans pour La Fontaine", a-t-il ajouté.

Le comédien a récité devant les caméras plusieurs vers de La Fontaine, notamment "L'ours et l'amateur des jardins". "Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami", a-t-il rappelé en récitant la conclusion de la fable et en estimant qu'elle s'appliquait "à des conseillers du président de la République".

"Le plus important, c'est ce que La Fontaine représente, ce qu'il a su apporter à son siècle, à la langue", a pour sa part considéré Emmanuel Macron, qui a confié avoir pour fable préférée "Les animaux malades de la peste".

Emmanuel Macron a terminé son périple par un nouveau bain de foule et une visite, à Villers-Cotterêts, du chantier du château de François 1er, "le 2e en France après Notre-Dame, a-t-il souligné. Le château doit devenir la Cité internationale de la langue française.

jri-leb-pab-ib/cbn

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