Macron promet aux sinistrés de l'Aude d'aller "vite" avec un fonds d'au moins 80 millions d'euros

Auteur:
 
Par Laurence BENHAMOU, Hervé GAVARD - Villalier (France) (AFP)
Publié le 22 octobre 2018 - 20:42
Mis à jour le 23 octobre 2018 - 00:34
Image
Le président Emmanuel Macron s'exprime devant les habitants de Villalier, une des communes de l'Aude victimes des inondations, le 22 octobre 2018.
Crédits
© Guillaume HORCAJUELO / POOL/AFP
Le président Emmanuel Macron s'exprime devant les habitants de Villalier, une des communes de l'Aude victimes des inondations, le 22 octobre 2018.
© Guillaume HORCAJUELO / POOL/AFP

Emmanuel Macron a promis lundi la solidarité rapide du pays aux sinistrés de l'Aude qui lui ont raconté, certains en larmes, leur nuit d'horreur lors des inondations qui ont fait 14 morts, annonçant notamment un fonds de 80 millions d'euros "dans les prochains jours".

L'Etat va indemniser les biens non assurables des collectivités, par exemple des routes, des réseaux d'eau ou des bâtiments publics, a précisé le président de la République dans un discours à Trèbes, l'une des communes endeuillées de ce département, qui avait déjà été meurtrie par un attentat jihadiste en mars.

Cette somme s'ajoutera aux 200 millions que devraient verser les assureurs pour les biens assurables, notamment ceux des particuliers et des entreprises, aux 37 millions de crédits supplémentaires prévus par le conseil départemental de l'Aude et au plan d'investissement de 25 millions que doit voter le 16 novembre la Région Occitanie.

Emmanuel Macron avait auparavant rencontré les familles des 14 personnes décédées, d'autres sinistrés, des élus et les services de secours à Villalier et Trèbes, qui ont témoigné de leur nuit traumatisante lorsque l'eau a tout emporté et fait également 70 blessés.

"L'eau montait, nos routes se transformaient en rivière", a témoigné une policière qui a participé aux efforts pour sauver les habitants, tandis qu'un jeune militaire résidant à Villegailhenc (1.600 habitants) a raconté comment il avait sauvé sa voisine, la récupérant depuis sa terrasse, alors que chez lui l'eau montait jusqu'au premier étage.

"Je vous le promets. On va faire vite", a assuré Emmanuel Macron à un vieil homme en larmes qui a "tout" perdu dans sa maison à Villalier, au nord-est de Carcassonne.

"Quand je vois des gens qui ont perdu des proches en une demi-heure... Ils sont d'une dignité, d'une force. On est fort partout en France et parfois on l'oublie", a dit le chef de l'État au cours d'un échange de plus d'une heure avec la population de Villalier. "Je suis fier d'être là", a-t-il ajouté.

"Nous serons là", a répété à plusieurs reprise le président, saluant le "dévouement" de tous lors d'un déjeuner aux côtés des responsables des secours et des élus, quand le maire de Trèbes Eric Menassi a rendu hommage à "ces héros ordinaires".

- "La République c'est vous !" -

L'Aude a reçu en quelques heures l'équivalent de trois mois de pluies, les pires précipitations localement depuis 1891, qui ont fait également plus de 70 blessés. Des centaines de personnes sont sinistrées, leurs maisons dévastées, des routes sont éventrées, des villages ravagés. Dans les 126 communes les plus touchées, l'État a reconnu l'état de catastrophe naturelle afin d'accélérer les indemnisations. Et cette liste devrait s'allonger, a dit M. Macron.

Les assureurs ont déjà enregistré près de 16.000 déclarations de sinistres pour un "coût final des dommages assurés estimé à 200 millions d'euros", a indiqué lundi la Fédération française de l'assurance (FFA).

Nombreux sont ceux qui dénoncent des constructions en zones inondables et l'urbanisme rampant. "C'est facile de venir aider, de venir pleurer. Il y a des morts mais ça pourrait être évité. Ici après le pont là, il y a eu de l'eau jusqu'au toit et on continue à laisser construire", a dit à la presse Bernadette Exposito, une retraitée en colère, dont la maison a été inondée.

"On ne le savait pas quand on a acheté en 1999. On a eu une inondation en 1999 avec 80 cm d'eau. Cette fois, c'est 1,50m", a-t-elle déploré.

Certaines voix dans l'opposition se sont élevées pour dire que le président aurait dû venir plus tôt. Édouard Philippe s'était lui rendu dès le 15 octobre à Villegailhenc, où deux personnes sont décédées.

"Vous nous avez donné le sursaut d'énergie qui nous manquait. On se sent plus Français que jamais. On a senti la solidarité de tout le pays", lui a dit avec émotion le maire de Trèbes. "On peut avoir l’impression que le sort s'acharne", a-t-il ajouté, en allusion à l'attentat de mars. "Mais on ne va rien lâcher. Notre pays n'a pas succombé".

"Moi non plus je ne lâche pas", lui a répondu le chef de l'Etat, qui stagne à des bas niveaux de popularité.

Un message répété dans son discours à Trèbes où il a salué "une solidarité exceptionnelle" des habitants. "La République c'est vous !", leur a-t-il lancé.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.