Macron rencontre Juppé qui salue la "capacité d'écoute" du président

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Par Régine LAMOTHE, Laurence BENHAMOU - Bordeaux (AFP)
Publié le 01 mars 2019 - 11:41
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Alain Juppé (g) et le président Emmanuel Macron sourient avant une réunion à Bordeaux, le 1er mars 2019
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© Caroline BLUMBERG / POOL/AFP
Alain Juppé (g) et le président Emmanuel Macron sourient avant une réunion à Bordeaux, le 1er mars 2019
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Avant un grand débat avec les élus girondins, Emmanuel Macron s'est entretenu vendredi matin avec Alain Juppé, le maire de la capitale girondine, qui a de nouveau apporté son soutien au chef de l'Etat, à quelques heures de son départ de la vie politique.

Les deux hommes se sont retrouvés en début de matinée autour d'un petit-déjeuner.

Arrivant à pied pour rejoindre la résidence préfectorale où l'ancien Premier ministre et le chef de l'Etat s'étaient donnés rendez-vous, Alain Juppé a précisé à la presse avoir apprécié la prestation de M. Macron à Pessac la veille, lors d'une des deux visites surprise du président en banlieue bordelaise : "J'ai été très impressionné par la capacité d'écoute du président de la République", a-t-il dit.

Maire de Bordeaux depuis 1995, sans interruption à part deux ans, Alain Juppé avait annoncé le 13 février, à la surprise générale, accepter la proposition du président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand de prendre la succession de Lionel Jospin au Conseil Constitutionnel.

"L'envie me quitte", avait-il dit devant la presse le lendemain, en parlant d'un esprit public devenu "délétère".

Il remettra sa démission au préfet officiellement ce vendredi, et prêtera serment au Conseil constitutionnel le 11 mars.

"Il faut savoir tourner la page", a-t-il déclaré vendredi matin, faisant part de son "émotion profonde", mais soulignant que d'ici son arrivée parmi les Sages, il garde "encore (sa) liberté d'expression politique".

Il a souhaité "bonne chance au gouvernement", et souligné que "toute la question est de savoir ce que seront les suites de ce grand débat" national engagé par l'exécutif face à la crise des "gilets jaunes".

A sept commerçants qui l'attendaient feuilles A4 autour du cou disant notamment "stop aux manifestations, commerce en danger", après plusieurs samedis de violences en marge des cortèges de "gilets jaunes", le maire de Bordeaux les a exhortés à s'"exprimer": " la majorité silencieuse est trop silencieuse", a-t-il jugé.

Il a aussi souhaité que le 26 mai lors des élections européennes il y ait "un vrai choix proposé aux Français entre ceux qui croient a l'Europe et ceux qui n'y croient pas vraiment ou pas du tout".

- "Décentralisation" -

En tant que maire encore pour quelques heures de la ville-hôte du débat entre une cinquantaine d'élus girondins et le chef de l'Etat, M. Juppé devait ouvrir les discussions aux alentours de 10H00. Elles doivent durer jusqu'à 13h00, heure du départ du président de la République.

Alain Rousset, qui "préside la plus grande région de France", compte dire à Emmanuel Macron "qu'il faut rapprocher les Français du pouvoir et faire un geste immense de décentralisation".

"L'Etat aussi dans ses actions régaliennes (doit) se doter de plus de pouvoir pour empêcher ces espèces de départ à la cloche de bois sans qu'il y ait de retour sur investissement pour le territoire et des salariés", plaide-t-il aussi, en évoquant notamment la fermeture de l'usine automobile Ford, à Blanquefort.

Le débat de ce vendredi, sous bonne garde policière, se tient à l'Hôtel de Nesmond, magnifique hôtel particulier des XVIe et XVIIe siècles et résidence officielle des préfets de Gironde.

Elle se situe à 150 mètres de la place Pey-Berland, où samedi après samedi, des heurts éclatent en fin de manifestation des "gilets jaunes" entre des manifestants et les forces de l'ordre.

Bordeaux, métropole en pleine expansion qui a vu ces dernières années les prix immobiliers s'envoler, est l'un des bastions du mouvement, même s'il semble s'y effriter.

Jeudi après-midi, le président de la République a effectué deux des visites surprise dont il est coutumier dans le cadre de son tour de France du grand débat. A Pessac, il a été interpellé par une femme "gilet jaune" lors d'un débat dédié aux femmes, où il était accompagné des secrétaires d'Etat Marlène Schiappa et Sébastien Lecornu.

"J'ai le droit de ne pas mettre un gilet jaune", a dit le président alors qu'elle tentait de lui mettre un collier orné d'un gilet jaune fluo

Le chef de l'État s'était auparavant rendu dans un centre social de Bordeaux aidant les projets professionnels des parents isolés en difficultés, l'un des problèmes identifiés par le grand débat.

leb-rhl-bur-ggy/ib:PHC

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